Suite aux événements dramatiques qui ont eu lieu à Paris vendredi soir,
François Bayrou a réuni ce samedi 14 novembre à Pau un conseil municipal
extraordinaire. Dans son discours de conclusion, le maire a affirmé
vigoureusement que nous n'étions pas responsables, collectivement, des
dérives fondamentalistes et terroristes qui ont lieu dans notre pays.
" Ce que je vais dire maintenant est
minoritaire mais je voudrais le défendre cependant. Je sais très bien
que ce n’est pas l’air du temps. J’ai eu d’ailleurs sur ce sujet, il y a
moins de 48h, un débat avec une essayiste tout à fait brillante. La
mode est de dire « qu’avons-nous raté ? » et de battre notre coulpe et
d’afficher que nous aurions dans ces dérives une responsabilité.
Bien sûr il y a toujours une
responsabilité : je suis persuadé que si tout allait bien, s’il n’y
avait pas de chômage, s’il n’y avait pas de raté, si les familles
étaient stables et sécurisantes pour tous les enfants, les choses
pourraient évidemment être différentes, plus heureuses et plus sereines.
Mais on ne peut pas considérer que parce qu’il y a des difficultés que
nous traversons - elles sont économiques, sociales, familiales,
spirituelles - nous soyons responsables, collectivement, notre pays, de
ces dérives.
L’intégrisme, le fondamentalisme, le
terrorisme, ce sont des dérives. Il faut les combattre et ne pas les
excuser. Dans le discours qui consiste à dire « nous sommes
responsables », vous voyez bien qu’il y a une excuse ! Moi je ne partage
aucune excuse sur ce genre de choses ! Je sais bien que l’on peut dire
beaucoup de choses, y compris des compromissions diverses et variées et
des laxismes divers et variés.
Pour autant, l’ennemi, le poison, moi
je refuse de penser qu’un pays qui a organisé une éducation nationale,
une société comme celle dont nous parlions, soit responsable. Et cela
affaiblit la situation de faire croire, et notamment de faire croire
auprès de ces jeunes-là, que la responsabilité est ailleurs, dans la
société, qu’elle est au fond chez tous ceux qui sont éducateurs,
parents…
Non ! Nous ne sommes pas responsables !
Nous sommes les défenseurs de tout ce qu’ils veulent abattre ! Nous
sommes participants de cette guerre là, et pas responsables des dérives.
C’est une trop grande facilité que d’offrir des excuses. Moi je n’en
offre pas et n’ai pas l’intention d’en offrir. Je sais que la mode est à
se flageller, à battre sa coulpe, à expliquer que tout cela d’une
certaine manière n’est pas la faute des criminels, c’est la faute des
victimes. Moi je considère que les victimes doivent être solides elles
aussi et ne pas accepter de porter cette responsabilité là.
Ce n’est pas l’air du temps, mais je
préfère défendre nos raisons de vivre plutôt que d’excuser les raisons
de ceux qui veulent nous abattre."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire