François Bayrou a proposé mardi à la commission Balladur que les risques de "concentration excesssive des médias" et des "rapports non maîtrisés entre les médias et l'Etat" soient mentionnés dans la Constitution.
"Il est nécessaire que la Constitution s'intéresse aux relations entre le pouvoir politique et le pouvoir médiatique", a déclaré le président du Mouvement démocrate (MoDem) lors de son audition devant la commission présidée par l'ancien Premier ministre Edouard Balladur sur la réforme des institutions.
"Le pouvoir tout puissant est une tentation perpétuelle pour ceux qui nous gouvernent. Ils se trompent", a souligné le "troisième homme" de l'élection présidentielle, qui avait obtenu 18,57% des voix au premier tour en faisant notamment campagne sur ce thème, s'en prenant à TF1. "Ceci est un facteur de régression et non pas un facteur de progrès".
Invité à préciser la rédaction de ce nouvel article de la Constitution, le leader centriste a expliqué qu'il devrait préciser que "les médias doivent développer leur action sans être soumis à l'influence directe ou indirecte de l'Etat".
Lors de son audition devant les 13 membres de la commission Balladur, François Bayrou a par ailleurs plaidé pour "un régime présidentiel équilibré", reprenant les propositions qu'il avait développées pendant sa campagne.
Le président du MoDem a de nouveau plaidé pour l'élection d'une partie des députés au scrutin proportionnel pour permettre la représentation à l'Assemblée de "courants d'opinion à qui le scrutin majoritaire n'a pas accordé de représentation". Il a proposé de réserver 10% des sièges aux partis ayant obtenu plus de 5% des voix au premier tour des élections législatives, sans augmenter le nombre des députés. Si elle avait été votée avant les législatives de juin, une telle réforme lui aurait permis de faire élire 32 députés MoDem, au lieu de quatre.
Opposé à la suppression du Premier ministre, M. Bayrou a rappelé ses propositions pour renforcer le Parlement. Il a suggéré que les députés et sénateurs puissent fixer la moitié de son ordre du jour et votent à la majorité qualifiée sur la nomination du garde des Sceaux ainsi que du Conseil supérieur de la magistrature, du Conseil constitutionnel et du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Il s'est prononcé pour la suppression de l'article 49-3, qui permet au gouvernement d'engager sa responsabilité sur un projet de loi, et l'encadrement du droit de dissolution de l'Assemblée nationale par le président. AP
The Associated Press
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