20 janv. 2012

Bayrou exhorte "les petits et les obscurs" à résister

François Bayrou a exhorté hier soir le « peuple » français à « ressaisir » son destin dans la crise, un peuple dont il se veut le héraut dans une campagne présidentielle où fusent les accusations de populisme.

Venu à Dunkerque (Nord), en terre socialiste, pour son premier meeting, le candidat centriste s'est efforcé de marquer sa différence en s'adressant avec lyrisme et force références littéraires aux « petits », aux « obscurs », aux « sans-grade », célébrés par Edmond Rostand dans « L'Aiglon », et en invoquant ses racines terriennes - béarnaises - et populaires.

Une manière de répondre à l'accusation de populisme lancée à son encontre par le candidat du Nouveau Centre, Hervé Morin, et de faire pièce à Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et Marine Le Pen (Front national) qui se disputent avec virulence le vote populaire.

« Nous sommes là pour ressaisir le destin de la France », a souligné François Bayrou.

Évoquant les quatre cavaliers de l'Apocalypse, le président du MoDem a appelé à la résistance contre les « quatre fléaux » qui se sont selon lui abattus sur la France : chômage, effondrement du pouvoir d'achat, multiplication des déficits, accumulation de la dette.

La cause principale de cette situation ? « On ne produit plus en France ».

« Les causes sont chez nous et c'est chez nous qu'il faut que nous les corrigions », a-t-il dit, critiquant implicitement le discours de Nicolas Sarkozy, qui impute en partie à la crise financière et économique mondiale les difficultés de la France.

« Il nous faut proposer aux Français dans cette élection une orientation nouvelle fondée sur l'esprit de résistance et l'esprit de reconstruction », a poursuivi François Bayrou, convoquant à son tour la figure du général de Gaulle.

« Nous allons à nouveau faire rimer le nom de France avec le beau mot de résistance. Ce verbe résister, il faut que nous le conjuguions au présent », a-t-il dit sous les applaudissements.

Dénonçant le dévoiement du mot « peuple » dans la campagne, il a demandé aux « élites » qu'elles lui parlent avec « respect et grandeur ».


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