PARIS (AFP) — Des jeunes qui n'aiment pas beaucoup le collège, ont un peu de mal à parler à leurs parents et se plaignent volontiers, mais qui se sentent en bonne santé et donnent à leur vie une note de 7,5/10: une enquête internationale offre une image contrastée des collégiens français.
L'enquête "Health Behaviour in school-aged children" ("conduites de santé des enfants d'âge scolaire"), a été menée au printemps 2006, comme tous les quatre ans, dans 41 pays ou régions --Europe, Russie, Israël, Turquie et en Amérique du nord-- sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé.
En France, 7.154 élèves de 11 à 15 ans ont répondu à un questionnaire anonyme sur leurs comportements, leur santé et le contexte social dans lequel ils évoluent.
De cette enquête, publiée mardi par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, il ressort, selon son directeur général Philippe Lamoureux, que la santé des collégiens français "est souvent meilleure que dans les autres pays étrangers étudiés, même s'il y a des zones d'ombre".
Chargés d'évaluer la qualité de leur vie sur une échelle de 0 à 10, les jeunes Français se situent à 7,5 - les garçons se donnant d'ailleurs une meilleure évaluation que les filles.
Parmi les zones d'ombre, la dégradation de l'image de l'école à l'entrée au collège, un phénomène général dans les pays étudiés mais rarement dans ces proportions: si à 11 ans, 40,6% des filles et 28,5% des garçons aiment beaucoup l'école, à 15 ans, les chiffres tombent respectivement à 12,8% et 10,6%.
Ou encore le rapport des collégiens français à leurs parents, qui les met dans le bas du tableau par rapport à leurs congénères. Pour seulement 61% des filles c'est facile de parler à leur mère, pour 31% à leur père.
Zone d'ombre encore côté activité physique, avec seulement 14% des garçons et 5% des filles de 15 ans qui en font une heure chaque jour. Seuls Israël, la Suisse et la Russie se situent encore plus bas.
Ces jeunes Français se plaignent souvent de mal à la tête, au ventre, de difficultés à dormir, de mauvaise humeur: 52% des filles de 15 ans, 30% des garçons du même âge affichent au moins deux de ces symptômes plus d'une fois par semaine.
Mais les points positifs sont également nombreux.
58% des jeunes consomment quotidiennement un petit déjeuner, ce qui les classe parmi les bons élèves des pays étudiés. Ils mangent aussi volontiers des fruits --mais pas assez de légumes-- et consomment encore trop de sodas.
41% d'entre eux ont déjà connu l'ivresse à 15 ans, contre 30% lors de la précédente enquête en 2002. Mais ces chiffres situent la France parmi les 10 pays où l'ivresse à cet âge est la moins fréquente.
Dans leur vie sexuelle, ils utilisent la plupart du temps un moyen de contraception, voire deux. D'année en année, ils fument de moins en moins, même s'ils expérimentent volontiers le cannabis.
En outre, plus de 80% d'entre eux estiment leur santé bonne ou excellente, soit davantage que la moyenne des pays étudiés. 30% se trouvent un peu ou beaucoup trop gros (surtout les filles), mais seulement 10% sont en surcharge pondérale, ce qui classe très bien la France.
"Etre un adolescent, ça semble être partout la même chose", constate le Dr Emmanuelle Godeau, une des enquêtrices principales. A savoir: "essayer de fumer, de boire, avoir de plus en plus de mal à parler aux parents, aimer de moins en moins l'école et donner 7,5/10 à sa vie".
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