29 oct. 2008

La poupée vaudou de Sarkozy reste dans le commerce


Dans la série les grands de ce monde qui nous gouvernent ...

Le tribunal de grande instance de Paris a débouté le chef de l'Etat, estimant que le livre-objet à son effigie relevait de la liberté d'expression. Le président de la République fait appel.

C'est la première fois qu'un président de la République française perd un procès pour atteinte au droit à l'image. Le tribunal de grande instance de Paris, statuant en référé, a autorisé mercredi la poursuite de la commercialisation d'une poupée vaudou à l'effigie de Nicolas Sarkozy par les éditions K&B, propriété de la société Tear Prod.

Le «Manuel vaudou, Nicolas Sarkozy», est un livre-objet présenté dans un coffret contenant une poupée de tissu, un lot de 12 aiguilles, ainsi qu'un ouvrage de 56 pages. Il est en vente depuis le 9 octobre dans les librairies et sur internet au prix de 12,95 euros

«Nul ne peut prendre au sérieux ce procédé»

Dans son ordonnance, le tribunal a estimé que la poupée et le manuel vaudou qui l'accompagne sont «une œuvre de l'esprit, composée de deux supports indissociables, qui véhicule des informations et des idées et relève de la liberté d'expression, son contenu informatif se plaçant délibérément dans le cadre de la satire et de l'humour». Si les juges ont admis qu'il «peut apparaître déplaisant à certains égards d'inciter le lecteur à planter des aiguilles dans une poupée de tissu à l'effigie d'une personne», ils notent qu'ils n'ont pas à «apprécier le bon ou mauvais goût du concept proposé» et que «nul ne peut prendre au sérieux ce procédé et croire qu'il prônerait un culte vaudou tel que pratiqué dans les Antilles». Ils retiennent également que le «manuel explique de façon volontairement fantaisiste et burlesque pourquoi et comment planter ces aiguilles», celles-ci n'étant jamais dirigées «contre la personne» mais «visant à brocarder ses idées et prises de positions politiques, comme ses propos et comportement publics».

Le tribunal souligne enfin, que l'éditeur a ainsi caricaturé les deux candidats à la dernière élection présidentielle, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, qui «ont tous deux focalisé l'attention du public sur leur personne en mettant en avant leur image dans leur communication politique».

Au coffret bleu Nicolas Sarkozy, tiré à 20.000 exemplaires, répond en effet un coffret rouge Ségolène Royal, tiré à 12.000 exemplaires. Ségolène Royal, qui n'a pas attaqué sa poupée en justice, a estimé que la décision de justice était «une bonne nouvelle». Quelques jours plus tôt, elle avait ironisé sur l'action en justice du président dans ce dossier affirmant que si le chef de l'Etat continue «bientôt il portera plainte contre l'hebdomadaire d'investigation le Canard enchaîné, contre l'hebdomadaire Marianne, contre les Guignols de l'Info». «J'ai le sens de l'humour moi, je ne porte pas plainte contre ma poupée vaudou», a déclaré Royal.

Sur les poupées de Ségolène Royal, sont notamment inscrits «Vive le Québec libre» ou «Justice chinoise». Sur celles du chef de l'État : «Travailler plus pour gagner plus», «Racaille», «Textos» ou encore «Casse-toi pauv'con».


Le Figaro


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