2 mars 2015

Conseil municipal du 25 février 2015 - Débat d'orientation budgétaire


Intervention de Serge Bardin - Conseiller municipal Mouvement Démocrate


Le débat sur les orientations budgétaires que nous ouvrons ce soir constitue la première étape de l'adoption du budget communal, moment clé de la vie municipale. 
 
Ce débat ne doit pas être qu'une étape obligée, une simple formalité administrative. Il peut être un temps véritable de discussion sur les priorités et les évolutions de la situation financière de la collectivité.  Il peut être un outil pédagogique aussi bien pour les élus que pour tous les citoyens. 

Pour cela, un effort sur le contenu et sur la communication des documents doit être fait pour rendre plus lisible l'information budgétaire, pour la partager et nous permettre d'être en mesure de confronter nos accords et nos désaccords sur la gestion et les priorités budgétaires que la municipalité engagera pour l'année. 

Le document que vous nous présentez aurait pu gagner en clarté sur les analyses budgétaires, offrir plus de mise en perspectives avec les politiques municipales, venter votre politique, voire nous convaincre de la justesse de vos choix. Il n'en est rien!   
 
Le niveau de la dette française atteint un niveau record en 2014 dépassant le seuil des 2000 milliards d'Euros pour atteindre 95% du PIB. 
En 2015, la dette de la France avoisinera 100 % du PIB. 
La dette publique représente aujourd'hui plus de 30 000 euros par français. 
La charge de remboursement des intérêts pèse sérieusement sur les finances publiques. 
Le niveau de la dette française place notre pays dans une zone dangereuse et à un niveau supérieur à celui des autres pays de la zone euro. 

Les administrations publiques locales participent pour 21 % de la dépense publique. Leur déficit est en progression. Parallèlement elle contribue partiellement au déficit de l'état par les transferts de dotation aux collectivités locales qui leurs sont versés. 

 Les collectivités doivent prendre part à l'effort global de redressement, étant dit qu'il s'agit de trouver un juste équilibre sur le montant de l'effort demandé aux collectivités et de prendre en compte notamment les dépenses contraintes imposées aux collectivités par l'état, toujours plus nombreuses comme le coût de la réforme des rythmes scolaires dont vous ne nous parlez pas dans votre document. 
 
Pas plus que vous ne nous parlez pas du budget non garanti à 'équilibre de la communauté d'agglomération Est Ensemble et sur les efforts que nos villes vont devoir entreprendre, ou de la création de la métropole du grand Paris et des effets contre-péréquateurs. 

Vous nous présentez les deux ratios clés de la Santé financière de la collectivité :  
- L’épargne Brute ou capacité d'autofinancement 
- La capacité de désendettement 

Ces ratios doivent être appréciés en tendance. 

L’épargne brute, s'est à dire la différence entre les recettes et les dépenses de fonctionnement restent, dites-vous, à un niveau très élevé malgré une baisse de 400 000 euros et des recettes exceptionnelles constatées. 
 L’épargne brute conditionne la capacité d'investissement de la collectivité.
 
La baisse des dotations de fonctionnements estimées à 700000 euros pour 2015 ne sera pas couverte à cette hauteur par la péréquation, quoi que vous en disiez. Il nous faut donc être vigilant. 

Un effort nécessaire sur la section de fonctionnement permet de dégager de l’épargne brute supplémentaire. 

Le second ratio, la capacité de désendettement, permet d'identifier l'endettement de la collectivité. Plus que la valeur de ce seuil, il faut voir son évolution. Une dégradation rapide et il peut être difficile d'inverser la tendance. 

La projection graphique présentée flirte avec le seuil de vigilance dans les années à venir. Il est paradoxalement plus dangereux d'avoir une capacité de désendettement en progression que d'avoir une capacité élevée mais stabilisée. 

Vous concluez en disant que le budget 2015 sera construit avec comme objectif principal de maitriser les dépenses de fonctionnement, ce qui veut dire pour vous, d'en maitriser la hausse. 
Il conviendrait d'avoir pour objectif le désendettement généralisé en baissant les dépenses de fonctionnement mais aussi en réduisant l'endettement, en se consacrant seulement sur les investissements contraints. 

Par ce souci de désendettement, nous revendiquons ici non pas une politique d'austérité mais une politique de responsabilité. 

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