14 sept. 2007

La pauvreté a augmenté en 2005 et touche plus de 7 millions de personnes

La pauvreté augmente pour atteindre 12,1 % de la population (contre 11,7 % en 2004), révèle une enquête de l'Insee, mise en ligne cet été. Les femmes sont plus touchées que les hommes (54 %). Les jeunes et les enfants sont également particulièrement concernés : les moins de 18 ans représentent à eux seuls 29 % de la population pauvre. A l'inverse, c'est parmi les 65-75 ans (6,9 %) et les 55-65 ans (9,8 %) que le taux de pauvreté est le plus faible. Pour mémoire, le seuil de pauvreté fixé à 60 % du revenu médian s'élevait, en 2005 à 817 euros par mois pour une personne seule.

Bayrou propose des constitutionnaliser les relations entre le pouvoir et les médias

François Bayrou a proposé mardi à la commission Balladur que les risques de "concentration excesssive des médias" et des "rapports non maîtrisés entre les médias et l'Etat" soient mentionnés dans la Constitution.

"Il est nécessaire que la Constitution s'intéresse aux relations entre le pouvoir politique et le pouvoir médiatique", a déclaré le président du Mouvement démocrate (MoDem) lors de son audition devant la commission présidée par l'ancien Premier ministre Edouard Balladur sur la réforme des institutions.

"Le pouvoir tout puissant est une tentation perpétuelle pour ceux qui nous gouvernent. Ils se trompent", a souligné le "troisième homme" de l'élection présidentielle, qui avait obtenu 18,57% des voix au premier tour en faisant notamment campagne sur ce thème, s'en prenant à TF1. "Ceci est un facteur de régression et non pas un facteur de progrès".

Invité à préciser la rédaction de ce nouvel article de la Constitution, le leader centriste a expliqué qu'il devrait préciser que "les médias doivent développer leur action sans être soumis à l'influence directe ou indirecte de l'Etat".

Lors de son audition devant les 13 membres de la commission Balladur, François Bayrou a par ailleurs plaidé pour "un régime présidentiel équilibré", reprenant les propositions qu'il avait développées pendant sa campagne.

Le président du MoDem a de nouveau plaidé pour l'élection d'une partie des députés au scrutin proportionnel pour permettre la représentation à l'Assemblée de "courants d'opinion à qui le scrutin majoritaire n'a pas accordé de représentation". Il a proposé de réserver 10% des sièges aux partis ayant obtenu plus de 5% des voix au premier tour des élections législatives, sans augmenter le nombre des députés. Si elle avait été votée avant les législatives de juin, une telle réforme lui aurait permis de faire élire 32 députés MoDem, au lieu de quatre.

Opposé à la suppression du Premier ministre, M. Bayrou a rappelé ses propositions pour renforcer le Parlement. Il a suggéré que les députés et sénateurs puissent fixer la moitié de son ordre du jour et votent à la majorité qualifiée sur la nomination du garde des Sceaux ainsi que du Conseil supérieur de la magistrature, du Conseil constitutionnel et du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Il s'est prononcé pour la suppression de l'article 49-3, qui permet au gouvernement d'engager sa responsabilité sur un projet de loi, et l'encadrement du droit de dissolution de l'Assemblée nationale par le président. AP

The Associated Press

François Bayrou au Grand Journal de Canal+


Invité de l'émission du Grand Journal de Canal + mardi 11 septembre, le président de l'UDF-Modem Francois Bayrou n’a pas mâché ses critiques envers le Président de la République.

L'ouverture, un"débauchage"

Commentant la politique d'ouverture du président de la République, François Bayrou, qui a beaucoup prôné le rassemblement lors de la campagne présidentielle, a évoqué un "débauchage". "Nicolas Sarkozy a cherché à prendre des gens du parti socialiste pour mettre le parti socialiste en difficulté. Ce n'est pas ce que j'aurais fait. Moi j'aurais invité les mouvements politiques démocratiques à s'asseoir autour de la table pour regarder de quelle manière on pouvait ensemble traiter, ou en tout cas discuter, les problèmes qui se posent" au pays, a-t-il dit.

Interrogé sur l'éventualité d'une proposition de Nicolas Sarkozy concernant une commission ou un ministère, François Bayrou a répondu "c'est possible", tout en laissant entendre qu'il n'était pas intéressé.

"Il aime la société de l'argent roi"

Jugeant Nicolas Sarkozy "très actif" et sachant "très bien mettre en scène son action", François Bayrou s'est néanmoins déclaré "beaucoup plus éloigné" des "valeurs et choix qui sont les siens". "Il aime la société de l'argent roi", a-t-il dit. Et d'ajouter : "Il est fasciné par l'Amérique".
En référence au "paquet fiscal", il a aussi désapprouvé "le fait que la première décision du gouvernement soit d'aller apporter 15 milliards d'euros aux plus favorisés dans notre pays".
"Le jour va venir où on va demander des sacrifices à tout le monde, et ce jour-là, les gens répondront que les sacrifices, il faudrait qu'ils soient équitablement répartis", a-t-il dit.

"Il y a un problème de justice, d'équité"

Sur la réforme des régimes spéciaux, François Bayrou a estimé qu'il fallait des "négociations", tout en souhaitant "qu'on mette tout sur la table en matière de retraites".
"On a un problème parce que les retraites, bientôt, ne vont plus être financées, et pas seulement les retraites des régimes spéciaux, c'est même une petite part de ce déficit énorme qu'on va avoir", a-t-il déclaré.
"Deuxièmement, il y a un problème de justice, d'équité", a-t-il ajouté.
Concernant les régimes spéciaux, "il faudra bien qu'il y ait des négociations sur ce sujet, et une négociation ne peut pas être bouclée à l'avance", a ajouté le leader centriste.
"Deuxième chose, si vraiment c'est l'équité et la justice qu'on cherche, pourquoi on s'arrête aux entreprises publiques et à la fonction publique?", a-t-il demandé.
"Je suis pour qu'on mette tout sur la table en matière de retraites et qu'on regarde ce qui est juste dans tout ça, et notamment comment on peut faire pour ceux qui ont les métiers les plus pénibles, ceux qui sont dans le bâtiment, sur les toits", a-t-il ajouté.
"Je suis pour une remise à plat du sujet, pour qu'on regarde comment on peut le financer et comment ça peut être juste", a-t-il conclu