24 août 2009

Ateliers d'été de "L'Espoir à gauche"

Marielle de Sarnez, vice-présidente du Mouvement Démocrate et députée européenne, était l'invitée, samedi 22 août, des premiers ateliers d'été de "l'Espoir à gauche" qui avaient lieu à Marseille.

Elle s'est exprimée dans le cadre de la table ronde consacrée à « une nouvelle majorité progressiste pour la France : comment et avec qui ? ».

Extrait …

« Nous venons d’horizons divers, mais si nous croyons qu’il y a de l’insupportable dans ce qui se fait aujourd’hui, et qu’un nouveau monde est à dessiner, alors ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous oppose. »

12 août 2009

Ghetto mental

Le scénario est malheureusement connu dans cette poudrière des quartiers sensibles, qui ne le sont pas seulement par facilité de langage. Le face à face entre jeunes et policiers est si tendu que le drame est toujours imminent. Evité un jour, il revient le lendemain ou bien le surlendemain. Nous ne nous livrerons pas ici, par respect pour la douleur de la famille, au jeu des hypothèses sur les conditions de la mort de ce jeune de Bagnolet. Et puis qu'importe, après tout : le délit de fuite est condamnable tout comme le fait d'envoyer un motard sur une barrière... Nous affirmerons en revanche avec fermeté que le cocktail explosif est dans le shaker : une déliquance de voie publique qui s'accentue (ce qui rend au passage baroques les bilans laudateurs du gouvernement), une police décontenancée, qui a tendance à s'affranchir du minimum déontologique, une crise économique qui fragilise un peu plus les modèles de régulation sociale dans les quartiers, etc. Défiez-vous des commentaires hâtifs sur l'échec de la politique de la ville, qui ne vont pas tarder à pleuvoir si les cités prennent feu ; ils seront faux... Ils sonneront comme une insulte pour ceux qui se battent dans les associations, dans les communes, auprès des élus, au sein du personnel de la préfecture... L'échec se situe au-delà, dans le modèle de société, dont il est inutile de vous rabâcher les évidences, du crétinisme cathodique (à quand une plainte pour corruption de la jeunesse contre les promoteurs de cette émission criminelle qui porte un nom anglicisé, bien sûr, secret story...) à l'explosion des architectures familiales, etc. Jusqu'où peut aller l'Etat face à la désagrégation des fondamentaux républicains ? Jusqu'où peut-elle intervenir face à une jeunesse qui se métastase le cerveau à travers d'abyssales débilités technologiques ? La politique de la ville est une démarche technique financière dérogatoire pour remettre du droit commun là où, très étonnamment, il a tendance à commettre des délits de fuite. Pour le reste, pour le vivre ensemble, pour la restauration d'un modèle social, elle n'a pas la carrure. Dans les années 60, on a construit des ghettos à travers des bâtiments liberticides, destructeurs d'humanité. Aujourd'hui, ce sont les ghettos mentaux qui sont essentiellement à l'origine du climat de violence.

Stéphane MENU, journaliste

Lettre d'information du réseau politique de la ville