29 sept. 2008

Seine-Saint-Denis, naissance d'un ghetto

Symbole de la banlieue et de ses convulsions, le département de la Seine-Saint-Denis défraie régulièrement l'actualité avec ses faits divers et ses émeutes. Pour comprendre comment s'est construit un tel échec social et urbanistique, la cinéaste Yamina Benguigui, auteur de Mémoires d'immigrés, s'est plongée dans un siècle et demi d'histoire. Son long-métrage documentaire, 9/3, mémoire d'un territoire, est le fruit d'un riche travail d'enquête auprès des habitants et d'entretiens avec des spécialistes - historiens, sociologues, architectes ou politiques.

9/3, mémoire d'un territoire, lundi 29 septembre à 20 h 50 sur Canal+. Le film sortira en salle en fin d'année.
http://www.lemonde.fr/aujourd-hui/article/2008/09/29/seine-saint-denis-naissance-d-un-ghetto_1100152_3238.html#ens_id=1100629

Un job en or massif: 758.333 dollars par jour... et la faillite

C'est a minima ce que récoltera Alan Fishman pour avoir occupé pendant 18 jours le siège de PDG de la plus grande banque de dépôt de l’histoire américaine...

Rapide calcul, niveau… CM1: combien font 13.650.000 dollars, divisés par 18? Environ 758.333 dollars. Soit le montant délirant par jour de travail qu’Alan Fishman récoltera –a minima– pour avoir occupé pendant 18 jours le siège de PDG de Washington Mutual (WaMu), plus grande banque de dépôt de l’histoire américaine. Avant de la mener, jeudi dernier, à la faillite.

Alors que les autorités monétaires ont rétrocédé WaMu à JP Morgan dans la foulée, ce nouvel épisode de parachute doré risque de faire du bruit. Le plan de sauvetage du système bancaire est censé se pencher sur le système de rémunération…

Reprenons. Le 7 septembre, WaMu, plombée par ses créances pourries dans les subprimes n’arrive plus à faire face à ses échéances. Kerry Killinger, le boss de l’ex-petite mutuelle de Seattle qu’il a dopé aux hormones de croissance pour en faire la plus grande mutuelle des Etats-Unis, est mis sur la touche. Pas les mains vides: 98 millions de dollars en 14 ans de job…
Alan Fishman, 62 ans, ex-patron de l’Independance community bank, lui succède. Il reçoit, en guise de bienvenue, un cadeau («golden hello») bonus de 7,5 millions de dollars. Et une clause: 6,15 millions de dollars en cas de rupture de son contrat. Le conseil d’administration place alors «une grande confiance dans les capacités d’Alan de diriger WaMu et ramener la firme à la profitabilité». «Je sais que nous allons surmonter les problèmes que nous rencontrons», répond l’intéressé.
Las: le titre s’effondre à la bourse. En dix jours, les particuliers retirent plus de 16,7 milliards de dollars dans les agences. Du coup, pour éviter des émeutes, l’administration Bush décide, le jeudi, de refourguer WaMu à JP Morgan. Les actionnaires perdent tous leur argent. Pas Fishman. Selon la firme Reda & associates, son chèque pourrait (incluant salaire et stocks options), culminer à 19,1 millions… Qui dit mieux?

Libération - 29 septembre 2008

Mouvement démocrate 93

Inscrits 1593
Votants 434

Marylise Martins "Fier d'être MoDem en Seine Saint Denis" 224 - 3 sièges
Dan Lisieux "Les adhérents démocrates" 36 - 0 siège
Tony Abdesselam "Ensemble 93" 10 - 0 siège
Hervé Chevreau "Le MoDem de toutes nos forces" 100 - 2 sièges

Presidence du MoDem 93:
Marylise Martins "Fier d'être MoDem en Seine Saint Denis"
Laurent Quinet, "Fier d'être MoDem en Seine Saint Denis"
Mireille Alphonse, "Fier d'être MoDem en Seine Saint Denis"
Hervé Chevreau, "Le MoDem de toutes nos forces"
Nadia Falfoul, "Le MoDem de toutes nos forces"

Conseil départemental (chiffres sous réserve)
Marylise Martins "Fier d'être MoDem en Seine Saint Denis" 218 - 62 sièges
Dan Lisieux "Les adhérents démocrates" 45 - 13 sièges
Tony Abdesselam "Ensemble 93" 0 - 0 siège
Hervé Chevreau "Le MoDem de toutes nos forces" 102 - 29 sièges

Conférence nationale (chiffres sous réserve)
Marylise Martins "Fier d'être MoDem en Seine Saint Denis" 222 - 48 sièges
Dan Lisieux "Les adhérents démocrates" 49 - 11 siègesTony Abdesselam "Ensemble 93" 0 - 0 siègeHervé Chevreau "Le MoDem de toutes nos forces" 93 - 20 sièges

26 sept. 2008

Quand l'échec scolaire trouve refuge dans l'ennui et dans la peur

Pour mettre un terme à l'échec scolaire qui conduit chaque année 150.000 jeunes à quitter le système scolaire sans diplôme ni qualification, plusieurs associations se sont mobilisées mercredi en organisant une "première journée de refus de l'échec scolaire".

Pour cette première édition - l'opération est appelée à se renouveler - le thème choisi est le lien "familles-école". "Nous voulons favoriser la place de la famille dans le système, car c'est l'une des clés de la réussite scolaire. Les familles doivent devenir partenaire de l'école", explique Christophe Paris, président de l'Afev (Association de la fondation étudiante pour la ville) à l'initiative de cette journée avec ATD Quart-Monde, agence de lutte contre l'illettrisme et Curiosphère, une Web-télé éducative.

Si le ministre de l'Éducation nationale Xavier Darcos a fait de la lutte contre l'échec scolaire une de ses priorités, les réformes engagées - retour aux fondamentaux dans les programmes scolaires, soutien scolaire à l'école - sont-elles suffisantes face à l'ampleur du phénomène ? Le film Entre les murs , palme d'or au Festival de Cannes, qui suscite ces jours-ci une polémique dans les rangs des professeurs, illustre le décalage qui peut exister entre enseignants et enseignés, entre ce que les élèves vivent et les attentes de l'institution scolaire.

"L'échec scolaire n'est pas une fatalité", rabâche Christophe Paris qui, pour interpeller les pouvoirs publics, publie une enquête menée auprès de 700 élèves du CP à la 3e en difficultés scolaires et recevant du soutien bénévole. Tous ont été interrogés sur leur rapport à l'école. Voici un florilège de leur réponse.

L'ennui : Un tiers des élèves interrogés disent qu'ils s'ennuient souvent, voire tout le temps à l'école.

" Mal au ventre " : Plus d'un tiers des élèves déclarent avoir "parfois mal au ventre avant d'aller à l'école ou au collège". Pour 35 % d'entre eux, ces maux de ventre sont dus principalement à la peur, au stress ou encore à l'absence d'envie d'aller à l'école.

Compréhension : Seulement 15 % des élèves disent comprendre toujours ce qu'on leur demande de faire. 63 % déclarent ne pas comprendre "certaines fois" ; 22 % affirment : "Souvent, je ne comprends pas."

Participation : Près de 30 % des élèves interrogés "ne lèvent jamais ou pas très souvent le doigt en classe". Parmi eux, 56 % expliquent cette absence de participation par la peur de se tromper ou la méconnaissance des réponses.

Fautes d'orthographe : 26 % déclarent faire beaucoup de fautes d'orthographe (plus de 10 fautes pour un texte court) et 41 % un peu (moins de 10 fautes). Parmi ceux qui maîtrisent peu ou mal l'orthographe et la grammaire (plus de 10 fautes), 33 % sont au collège contre 15 % à l'école.

Dictionnaire : Seulement 12 % des élèves interrogés utilisent un dictionnaire lorsqu'ils ne comprennent pas le sens d'un mot. 48 % demandent à leur maître ou professeur, 20 % sollicitent leur voisin et les 20 % restants déclarent ne pas chercher à comprendre et continuent leur travail.

Lecture : Plus d'un tiers des élèves disent ne "jamais lire, ou rarement, un livre à la maison".

Activité : 75 % des élèves interrogés ne pratiquent pas une activité culturelle ou artistique en dehors de l'école. Un taux qui augmente à l'arrivée du collège pour atteindre 80 %.
Petit déjeuner : 42 % des élèves interrogés ne prennent pas ou rarement un petit déjeuner le matin avant la journée scolaire. 20 % des jeunes sondés disent se coucher après 22 heures.

Le Point

25 sept. 2008

"Le chef de l'Etat a créé un sentiment durable d'injustice qui déstructure la société "


François Bayrou, dans un entretien consacré au journal Les Echos, juge "simpliste" de parler, comme Nicolas Sarkozy l'a fait à New York, de sanctions contre les responsables de la crise financière: "La crise n'est pas la faute de quelques individus, elle est la responsabilité d'un système. Et ce système, c'est celui-là même que Nicolas Sarkozy a proposé comme modèle à la France.
François Bayrou préconise un vrai FMI, capable de mettre hors-la-loi les paradis fiscaux et d'orchestrer la lutte contre la corruption et propose de construire d'urgence une autorité de régulation européenne.
Sur le plan intérieur, il juge qu'il faut remettre à plat notre fiscalité en arrêtant ce côté vibrionnant qui consiste à inventer une taxe par jour.

Nicolas Sarkozy a proposé un sommet sur la crise financière et plaidé pour un « capitalisme régulé ». Vous a-t-il convaincu ?

Entre les mots et les réalités, il y a des années-lumière. Nicolas Sarkozy explique doctement que les gouvernements doivent dire la vérité aux peuples sur la gravité de la crise et punir les coupables. Peut-on lui rappeler que le gouvernement, c'est lui ? Il reprend l'antienne de la moralisation du capitalisme financier. Mais depuis qu'il le dit, y a-t-il eu quelque chose de fait ? Rien.

En outre, selon moi, cette invocation de l'existence de « coupables » et l'appel à la punition a un côté simpliste : la crise n'est pas la faute de quelques individus, elle est la responsabilité d'un système. Et ce système, c'est celui-là même que Nicolas Sarkozy a proposé comme modèle à la France. Quand il a vanté le « modèle américain », ce n'était pas autre chose que ce qui est en crise aujourd'hui, c'est-à-dire un projet de société qui accepte et même recherche la croissance des inégalités comme moteur de la société et qui fait de l'inventivité financière sans lien avec la réalité économique son enfant chéri. Ce ne sont pas les dérives du modèle qui posent problème. C'est le modèle lui-même qui est en cause.

La crise ne serait donc pas terminée ?

Je ne le crois pas. Pas plus que je ne crois qu'elle puisse être cantonnée aux Etats-Unis. J'ai vu l'exubérance optimiste et soulagée des marchés à l'annonce du plan Paulson : je l'ai perçue comme un signe d'affolement de plus. La crise est d'ores et déjà systémique. Elle touche l'oxygène même de tout modèle économique : la confiance. Confiance dans l'avenir et confiance dans ses partenaires. Rien que l'énoncé du plan américain suscite des questions. On va reprendre des titres, mais avec quels périmètres et à quels cours ? Ces questions en posent d'autres. Le principe de faire payer le mauvais risque avec l'argent du contribuable, n'est-il pas problématique ? Et croire en l'étanchéité entre le système bancaire américain et le reste du monde... Je n'y crois pas plus qu'aux caissons étanches du « Titanic » : sur le papier, ils étaient garantis mais l'eau s'infiltrait partout.

Que préconisez-vous ?

Il faut penser le durable. C'est aussi important en économie qu'en écologie, parce qu'il n'y a pas d'activité économique s'il n'y a pas de confiance dans le long terme. Il faut que règles et repères soient pensés simples, fiables et stables. Donc il faut de la puissance publique. Le mot de puissance publique est pour moi plus large que la seule invocation des Etats. Car si l'on s'en remet aux décisions multiples des multiples Etats, on aura la cacophonie, la jungle et l'impuissance. L'action ne peut donc être qu'internationale, et d'abord européenne. Ce devrait donc être le temps d'un vrai FMI, capable de mettre hors la loi les paradis fiscaux et d'orchestrer la lutte contre la corruption.

Deux, si la puissance publique prend conscience de son devoir de régulation, alors il faut construire d'urgence une autorité de régulation européenne. Quand vous avez 27 autorités de régulation, vous n'avez pas de régulation. Trois, il faut élargir l'espace de la régulation : tout ce qui est produit à risque doit être soumis à régulation, aussi bien les « hedge funds », que les produits financiers acrobatiques, la titrisation du risque. Quatre, les règles de régulation doivent imposer des normes de liquidité et de solvabilité qui ne se limitent pas aux banques. Cinq, une révision s'impose : celle des normes comptables. Le « mark to market », l'idée selon laquelle tous les bilans sont réévalués à intervalles rapprochés, en fonction des prix de marché, est un accélérateur de crise, à la hausse quand le marché s'emballe, donnant une fausse impression d'aisance et de toute puissance, à la baisse en période négative, propageant l'affolement.

Enfin, il faut s'intéresser au mode de rémunération des acteurs financiers, qui favorise outrageusement la prise de risque et pousse à l'ivresse orgueilleuse, à l'hybris.

Faut-il, comme le dit le chef de l'Etat, punir les coupables ?

Je vous le répète : le coupable, c'est le système. Et peut-être la recherche des voyous mériterait-elle un périscope plus large... Le président de Lehman Brothers a gagné en cinq ans 354 millions de dollars. Et cela fait un énorme scandale. Faut-il rappeler à Nicolas Sarkozy que c'est 50 % de moins que ce qui a été donné en un seul jour à Bernard Tapie avec l'argent du contribuable...

Faut-il interdire les parachutes dorés ?

Tout ce qui est de l'ordre des avantages inconsidérés devra être revu.

Que doit dire Nicolas Sarkozy aujourd'hui à Toulon sur la politique économique à mener ?

Tout d'abord, permettez-moi de juger un peu surprenante l'idée d'annoncer une politique économique au cours d'un meeting. Un tel propos nécessite de la mesure et de la rationalité, un cadre qui ne soit pas passionnel. Sur le fond, Nicolas Sarkozy doit d'abord reconnaître clairement que le modèle financier qui a dominé la globalisation est malsain et non soutenable à long terme, et que la contagion de la crise financière à l'économie est réelle. La France s'est engagée dans la soumission au système dominant au moment précis où celui-ci entrait dans la plus grave crise de son histoire. Elle doit aujourd'hui être une force de résistance et de proposition.

A court terme, faut-il laisser filer le déficit budgétaire, faire une politique de relance ou au contraire augmenter les impôts ?

A l'été 2007, en gaspillant toutes les marges de manoeuvre budgétaires, en distribuant des avantages aux plus aisés, en servant sa clientèle électorale au détriment de l'intérêt général, comme le lui a dit avec pertinence le ministre des Finances allemand, Nicolas Sarkozy a créé un sentiment durable d'injustice qui destructure la société et déséquilibre les finances publiques. Le résultat, c'est un Etat très endetté qui va subir de plein fouet la montée des taux d'intérêt. La grenade est dégoupillée.

Il faut donc augmenter les prélèvements pour ne pas dépasser la limite des 3 % du PIB...

La seule solution aujourd'hui, c'est de remettre à plat notre fiscalité en arrêtant ce côté vibrionnant qui consiste à inventer une taxe par jour. Les Français le supportent d'autant moins que le bouclier fiscal met à l'abri les plus riches de tout effort. Le système fiscal doit être entièrement repensé et simplifié. C'est l'oeuvre de plusieurs années : il doit avantager la création, l'investissement, et non la rente. Il doit permettre de réduire les prélèvements sur le travail en pensant un transfert vers un prélèvement carbone. Et, bien sûr, un calendrier de réformes structurelles (je pense aux collectivités locales par exemple) doit permettre de réduire vraiment les dépenses publiques.

Etes-vous favorable à la privatisation de La Poste ?

J'attends la discussion avec vigilance. Mais, a priori, je ne comprends pas pourquoi on considère comme un dogme qu'une entreprise publique dans un secteur de services publics serait par principe moins performante qu'une entreprise privée.

PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE-ALAIN FURBURY ET ÉTIENNE LEFEBVRE.
Les Echos - jeudi 25 septembre 2008

19 sept. 2008

Bayrou craint pour la crise financière

Le président du MoDem, François Bayrou, a affirmé ne pas croire un "mot du gouvernement qui dit que la crise" financière actuelle "s'arrêterait à nos frontières".

"Je ne crois pas un mot du gouvernement qui dit que la crise s'arrêterait à nos frontières", a déclaré M. Bayrou au cours d'une conférence de presse, soulignant que "plus vite le gouvernement arrêtera de nous dire que la crise ne touchera pas la France et mieux ce sera".

"Il y a des moments où la lucidité est un devoir", a ajouté le président du MoDem.

Pour lui, "la crise a la dimension d'un tremblement de terre à l'échelle du monde" et "croire que les tremblements de terre s'arrêteront à la frontière française, c'est à peu près une réflexion du même genre que celle qui disait que le nuage de Tchernobyl s'arrêterait à la frontière française, c'est une blague".

"La crise devant laquelle nous sommes, c'est une remise en cause des vingt dernières années du capitalisme international qui est désormais vicié jusqu'à sa racine car il a multiplié les opérations hasardeuses et la recherche du rendement de court terme", a ajouté le président du MoDem.

18 sept. 2008

Sondage


Pensez-vous que le rôle de l'enseignant des enfants de 2 à 3 ans soit de "changer les couches"?

11 sept. 2008

Mode de garde de la petite enfance: constat sévère de la Cour des comptes

Déficit d'assistantes maternelles, création insuffisante de places en crèches, baisse de la scolarisation des 2-3 ans: le rapport de la Cour des comptes, publié mercredi, est très critique envers le dispositif de garde des jeunes enfants.
En témoigne l'augmentation de 7% du pourcentage d'enfants de moins de 3 ans gardés par les parents et leurs proches entre 2003 et 2006, selon le rapport.

La forte diminution de la garde en jardin d'enfants et surtout en maternelle -- le taux de scolarisation des 2-3 ans a baissé de 27% entre 2003 et 2007 -- n'a pas été compensée par un accroissement suffisant de l'accueil par les autres modes de garde (105.000 places "perdues" entre 2003 et 2006 pour 88.000 places nouvelles).
"Le nombre de places disponibles en garde collective et en crèche familiale n'a augmenté que de 37.800 entre 2000 et 2007 (environ 2% par an), soit à peine le taux d'augmentation de la natalité", précise le rapport, alors que "les quatre plans crèches devaient permettre sur cette période de créer au moins 75.000 nouvelles places".
En outre, parmi ces places créées, un certain nombre ne sont pas ouvertes en raison du déficit en encadrement et en personnels.

La garde par les assistantes maternelles, peu coûteuse pour la collectivité, progresse peu, et le grand nombre de départs à la retraite (80.000 d'ici 2015) "va aggraver la situation".
Cette évolution générale est jugée "décevante" au regard de l'effort financier engagé par la branche famille de la sécurité sociale.
Le coût d'un enfant gardé par un tiers a en effet crû de 60% entre 2003 et 2006.
"Plus coûteuse que prévue", la PAJE (prestation d'accueil du jeune enfant), créée en 2004, n'a en outre pas permis de remplir son objectif: permettre aux parents de choisir librement leur mode de garde.
La Cour propose que la prestation tienne mieux compte des revenus des familles. Elle recommande ainsi de réduire l'aide pour la garde à domicile, onéreuse et bénéficiant surtout aux familles aisées.
Elle propose aussi de réduire la durée du congé parental afin d'éviter l'éloignement durable des mères du marché du travail, à condition que les familles les moins aisées disposent d'une offre de garde à un coût abordable, précise la Cour.

AFP

Université de rentrée du Mouvement Démocrate


Extrait du discours de F. BAYROU pour la clôture de l’Université de rentrée du Mouvement Démocrate

(…) Je voudrais maintenant évoquer devant vous les axes principaux de ce qui me paraît devoir être la société humaniste pour le XXIème siècle.

Le premier axe, et peut-être cela surprendra-t-il que je commence par là, consiste en une société créative.

(…) Créative, créativité, création… avec cette idée que toutes les créations sont indispensables. Et pour moi cela concerne l'entrepreneur, le créateur d'entreprise, le chercheur, l'artiste, la création économique, la création de sciences et de techniques et la création culturelle.

(…) Or, il faut une société, non pas qui combatte le risque, mais qui le favorise.

Après une société créative, nous devons avoir une société juste.

Or, la justice, cela commence simplement à l'école et en maternelle. C'est pourquoi je préconise un effort national : concentrer sur le plus jeune âge dans les milieux fragiles, avec un programme de recherche sur la petite enfance et une stratégie d'éducation des familles, lorsque les enfants sont en situation de ne pas trouver l'équilibre nécessaire pour les acquis qui doivent être les leurs.

Une société juste : je veux ouvrir la réflexion sur ce que l'on appelle "l'élitisme républicain". Il y a quelques décennies, en France, toutes les familles humbles et modestes savaient comment il était possible de réussir dans la vie, en travaillant bien à l'école. Tout le monde le savait.

(…) Aujourd'hui, cela n'existe hélas plus ou infiniment moins qu'autrefois.

Nous devons repenser -je vais employer une expression qui n'est pas tout à fait exacte mais sommaire- le « fléchage » qui permet à une personne, même si elle vient d'un milieu sans relation et sans influence, d'occuper, dans la société, un jour, des situations de reconnaissance et de responsabilité. C'est, me semble-t-il, le choix le plus important pour la cohésion de la société si nous voulons qu'elle soit une société humaniste.

Enfin, il y a une question terriblement sensible, délicate à poser, mais autour laquelle, même si je sais que beaucoup de gens ne seront pas de cet avis. Il faut que nous ayons une réflexion. Dans la perspective de la société humaniste qui est devant nous, il faut une réflexion concrète sur un plan pluriannuel d'évolution des bas revenus dans la société française. Travail, revenu du travail, retraite, comment faire pour que, simplement, un peu d'oxygène soit offert, non pas distribué, mais offert. Réflexion sur ce plan pluriannuel.

Troisième grand sujet : une société durable.

Donc, société créative d'abord, société juste ensuite, société durable enfin.

Immense question parce que c'est celle du droit qui n'est jamais évoqué des générations futures, du droit de ceux qui ne sont pas encore nés, du droit des plus jeunes et du droit de ceux qui vont naître. En même temps, puisque j'évoque un pacte inter-générations, cela veut dire qu'il faut désormais poser les questions qui vont avec l'augmentation, en nombre très important, du grand âge. Ce sont des questions très lourdes et que l'on ne peut traiter qu'avec les plus jeunes.

Sur ce pacte inter-générations, je vous propose que nous réfléchissions au droit des générations futures.

Deuxième idée : soutien crédible et ambitieux aux éco-industries, celles qui ont été évoquées à plusieurs reprises ce matin dans cette table ronde, dans l'affirmation qui est la nôtre d'un développement durable qui soit un développement durable concret.

(…) Enfin, troisièmement, les déficits publics. Je vais dire quelque chose de modéré, mais il me semble qu'il faut sortir du faux-semblant que représentent les chiffres actuellement évoqués : 3 % de déficit public, c'est 20 % de déficit de la dépense publique quotidienne : tous les jours on reçoit 80 et on dépense 100. C'est cela, 3 %.

Je pense qu'il faut se fixer un objectif différent et deux fois plus ambitieux, celui de 1,5 % du PIB en déficit public.

Pourquoi ce chiffre ? Parce que c'est le chiffre à partir duquel la dette n'augmente plus ou à partir duquel vous remettez le bateau à flot. Après, tous les chiffres au-dessus, la dette continue à être augmentée à vitesse grand V.

Il me semble que nous devrions nous fixer comme objectif national de ne plus jamais, quelles que soit les circonstances, faire que notre dette augmente, et après, la croissance que nous soutiendrons permettra, je le crois, de façon crédible, de remettre les choses en ordre.

La politique de lutte contre les déficits publics dont nous avons fait un chapitre essentiel de la campagne présidentielle, il me semble que, après, elle est crédible, mais avant elle ne l'est pas, on dit qu'on va le faire et on fait le contraire !

Essayons de nous fixer des objectifs qui, désormais, feront loi pour les générations futures.

Enfin, dernier grand sujet, après la société créative, juste et durable, il faut que cette société soit démocratique.

Ce qui veut dire : séparation des pouvoirs, une loi électorale juste dans laquelle tous les grands courants du pays auront une représentation autonome sans avoir besoin d'aller faire allégeance
Ce qui veut dire une refonte de la démocratie locale qui est aujourd'hui un labyrinthe incompréhensible, et vous savez les principes que l'on a défendus de ce point de vue là.

Ensuite, interdiction de la dépendance entre médias et pouvoir exécutif : il faut une loi qui interdise à des industriels dépendant des commandes de l'État d'être à la tête de grands moyens d'expression en France.

Et enfin, indépendance de la justice. Je veux défendre à nouveau ou reprendre devant vous l'idée d'un Garde des Sceaux indépendant qui ne soit pas soumis à l'autorité gouvernementale, mais qui soit indépendant devant la représentation nationale.

Si nous voyons juste, le besoin de société humaniste se fera plus présent chaque jour et un jour, autour de ce projet, autour de cette alternative il y aura, je le crois, une majorité de Français.

J'ai employé deux mots et je vais m'arrêter un instant sur ces deux mots.

Le premier de ces mots c'est : alternative.

Comme vous le voyez, ce n'est pas un projet de compromissions qui s'accommodent des dérives actuelles et se contenterait de les camoufler ou de les colorier, ce n'est pas un projet de compromission, c'est un projet de confrontation. C'est un autre projet de société, et non pas une soumission au projet de société actuellement dominant.

Le deuxième mot est : majorité.

Le jour où la question sera celle de l'alternance, le jour où la question de l'alternance deviendra ou sera à l'ordre du jour, ce jour-là, la question sera celle de l'efficacité.

Toute victoire électorale suppose des rassemblements et le rassemblement suppose -je dis cela à la cantonade mais peut-être certains y reconnaîtront-ils un message pour eux- d'accepter la différence. Non pas de rechercher l'alignement, la dépendance ou la soumission, mais d'accepter la différence et, s'il le faut, la concurrence.

Jusqu'à maintenant, la règle en France, c'est de ne parler qu'avec les gens qui sont d'accord avec vous. Or nous avons montré tout au long de ces trois jours que notre volonté et notre détermination étaient de parler aussi avec des gens qui, jusqu'à maintenant, n'étaient pas d'accord avec nous, de parler avec des gens différents de nous pour, un jour, pouvoir construire avec des gens qui, jusqu'à maintenant, étaient différents de nous.

Je sais bien qu'il n'est pas facile de passer les frontières, mais c'est en passant les frontières que l'on bâtit des pays pionniers.

6 sept. 2008

Eloquent !

Elle est poubelle, la vie ?
A Romainville, les ordures ne sont plus l’ordinaire des seuls pigeons et rats …

Un bruit sourd et visqueux, c’est un tombereau d’ordures lâché par deux bennes dans la cuve du Syctom à Romainville en Seine-Saint-Denis. La fosse est immense, il le faut pour recueillir les déchets de 83 communes de l’Est parisien . D’un coté, les poubelles jaunes du tri sélectif. De l’autre, en haut de l’escalier de métal, un petit parapet surmonte la montagne de sacs plastiques explosés dans une puanteur douceâtre et vomitive. « Et encore, il fait un peu froid, faut sentir quand ça se réchauffe ! », souligne un employé. En surface, c’est bombance pour les pigeons bien gras, qui picorent à cœur joie, il paraît qu’en dessous les rats festoient.

Aux commandes de sa pelleteuse jaune à chenille, casque sur la tête, un homme évolue bravement sur la colline en décomposition. Il saisit, écrase, aplatit, repousse et pousse, pour remplir en contrebas du gouffre immonde, une benne mince et profonde.

Le chargement file vers les tapis de triage. Et qui fait ce boulot, comme partout des sans-papiers, bien sur ?

En tout cas, 18 connus sur les 160 employés du site. Réclamant leur régularisation, ils occupent les lieux depuis un l mois, ont planté leur tente blanche et un barbecue sur la pelouse, à deux pas du tri. Intérimaires à répétition, depuis quatre, cinq, six parfois dix ans, sous-traités par une agence pour le compte de Véolia et Urbaser- les géants de l’environnement.

« On voit passer toutes la merde, résume l’un deux, les couches culottes, la pourriture, et même les chats morts et une bouteille de gaz qui a explosé un jour … ». A dix par tapis, les trieurs ont chacun leur rôle : « Moi, c’est les cartons, les autres font les bouteilles blanches de produits ménagers, les transparentes, il y a aussi les canettes , les briques de boisson, les papiers, la ferraille, les téléphones … jusqu’aux refus, ce qui sera recyclé et qui sera brûlé. De toute façon, tout se revend … ».

Dehors, c’est décharge sauvage, le long du mur gris de l’enceinte. Bouts de carton, bidons d’huile de vidange noire, pots de peinture, contreplaqué, canapés défoncés, images, vieilles valises éventrées, sacs, documents comptables … »Ils viennent la nuit, en douce, et pas seulement des particuliers, surtout des entreprises ! » raconte un gardien, impuissant.

Des hommes marchent sur les détritus en fouillant. Ce sont des Roms qui chinent la ferraille, en espérant la trouvaille. En face du centre des ordures, la pancarte EDF prévient : « Attention, danger de mort », la sortie de secours est bouchée par une avalanche de jolies ballots, soigneusement scotchés, bourrés de feuilles de plastiques à dessins argentés. Tout à coup, le ramassis bouge. Une tête de femme en émerge. Vieillie et fatiguée, elle tousse fort dans le plastique. C’est là qu’elle vit, sous les paquets. Deux ou trois bouts de contreplaqué tiennent sa cabane. On pourrait être dans les faubourgs de Rio, du Caire ou de Bombay. Romainville, dépaysement garanti, à deux pas de Paris.

Dominique Simonnot
Le Canard enchaîné
Mercredi 3 septembre 2008

3 sept. 2008

Les jeunes Français donnent à leur vie une note de 7,5 sur 10

PARIS (AFP) — Des jeunes qui n'aiment pas beaucoup le collège, ont un peu de mal à parler à leurs parents et se plaignent volontiers, mais qui se sentent en bonne santé et donnent à leur vie une note de 7,5/10: une enquête internationale offre une image contrastée des collégiens français.

L'enquête "Health Behaviour in school-aged children" ("conduites de santé des enfants d'âge scolaire"), a été menée au printemps 2006, comme tous les quatre ans, dans 41 pays ou régions --Europe, Russie, Israël, Turquie et en Amérique du nord-- sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé.

En France, 7.154 élèves de 11 à 15 ans ont répondu à un questionnaire anonyme sur leurs comportements, leur santé et le contexte social dans lequel ils évoluent.

De cette enquête, publiée mardi par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, il ressort, selon son directeur général Philippe Lamoureux, que la santé des collégiens français "est souvent meilleure que dans les autres pays étrangers étudiés, même s'il y a des zones d'ombre".

Chargés d'évaluer la qualité de leur vie sur une échelle de 0 à 10, les jeunes Français se situent à 7,5 - les garçons se donnant d'ailleurs une meilleure évaluation que les filles.

Parmi les zones d'ombre, la dégradation de l'image de l'école à l'entrée au collège, un phénomène général dans les pays étudiés mais rarement dans ces proportions: si à 11 ans, 40,6% des filles et 28,5% des garçons aiment beaucoup l'école, à 15 ans, les chiffres tombent respectivement à 12,8% et 10,6%.

Ou encore le rapport des collégiens français à leurs parents, qui les met dans le bas du tableau par rapport à leurs congénères. Pour seulement 61% des filles c'est facile de parler à leur mère, pour 31% à leur père.

Zone d'ombre encore côté activité physique, avec seulement 14% des garçons et 5% des filles de 15 ans qui en font une heure chaque jour. Seuls Israël, la Suisse et la Russie se situent encore plus bas.

Ces jeunes Français se plaignent souvent de mal à la tête, au ventre, de difficultés à dormir, de mauvaise humeur: 52% des filles de 15 ans, 30% des garçons du même âge affichent au moins deux de ces symptômes plus d'une fois par semaine.

Mais les points positifs sont également nombreux.

58% des jeunes consomment quotidiennement un petit déjeuner, ce qui les classe parmi les bons élèves des pays étudiés. Ils mangent aussi volontiers des fruits --mais pas assez de légumes-- et consomment encore trop de sodas.

41% d'entre eux ont déjà connu l'ivresse à 15 ans, contre 30% lors de la précédente enquête en 2002. Mais ces chiffres situent la France parmi les 10 pays où l'ivresse à cet âge est la moins fréquente.

Dans leur vie sexuelle, ils utilisent la plupart du temps un moyen de contraception, voire deux. D'année en année, ils fument de moins en moins, même s'ils expérimentent volontiers le cannabis.

En outre, plus de 80% d'entre eux estiment leur santé bonne ou excellente, soit davantage que la moyenne des pays étudiés. 30% se trouvent un peu ou beaucoup trop gros (surtout les filles), mais seulement 10% sont en surcharge pondérale, ce qui classe très bien la France.

"Etre un adolescent, ça semble être partout la même chose", constate le Dr Emmanuelle Godeau, une des enquêtrices principales. A savoir: "essayer de fumer, de boire, avoir de plus en plus de mal à parler aux parents, aimer de moins en moins l'école et donner 7,5/10 à sa vie".

2 sept. 2008

La rentrée scolaire s'annonce polémique


Ces dernières semaines ont vu les syndicats s'insurger contre les suppressions de postes et les associations familiales contre le coût de la rentrée.

Rentrée scolaire polémique au programme, mardi 2 septembre. Si la rentrée 2008 est marquée par plusieurs nouveautés (entrée en vigueur des nouveaux programmes du primaire et du droit d'accueil des élèves en cas de grève, notamment), elle l'est aussi par le débat sur les suppressions de postes ainsi que sur le coût de la rentrée pour les familles.

"L'année des enseignants" ?

Après avoir inscrit 11.200 suppressions d'emplois au budget 2008, le ministre de l'Education, Xavier Darcos, qui veut faire de la nouvelle année scolaire "l'année des enseignants", a ainsi prévu 13.500 nouvelles suppressions pour 2009.
Une large intersyndicale a déjà appelé à une "journée nationale d'action" le 11 septembre: il n'y aura pas d'appel national à la grève, mais des grèves locales ne sont pas exclues. Les syndicats doivent se rencontrer mercredi et jeudi, et dialogueront également avec les parents d'élèves et les organisations d'étudiants et de lycéens.

Une baisse des coûts contestée

Autre sujet de polémique, le coût de la rentrée scolaire, sur lequel se déchirent les associations familiales. Si la Confédération syndicale des familles (CSF) pointe une hausse de 0,36% (contre 0,67% en 2006) et l'Union des familles laïques une hausse de 3%, Familles de France (qui a été associée au gouvernement et à huit enseignes de distribution à l'élaboration d'une liste de produits dont les enseignes se sont engagés à baisser les prix) estime que le coût de la rentrée a baissé de 7,67%.
La secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano, a elle assuré que la baisse du prix des fournitures était "vérifiable". En réalité, cette baisse des coûts ne serait pas vraiment visible dans les supermarchés et les hypermarchés, mais serait importante dans les magasins spécialisés.

De 272 à 297 euros par enfant

Dans ce contexte d'inquiétude pour le pouvoir d'achat, le montant de l'allocation de rentrée de scolaire, versée à près de 3 millions de familles, a également fait polémique. La CSF pointe en effet sa non-réévaluation à la hausse ainsi qu'une modulation insuffisante en fonction de l'âge, puisque l'allocation passe seulement de 272 à 287 euros du primaire au collège, et de 287 à 297 euros du collège au lycée.