10 mai 2008

Sationnement gênant





GÊNANT, c’était gênant de côtoyer la misère de ces gens d’Europe de l’est qui avaient trouvé cette rue de la Commune de Paris aux Bas pays pour se poser.

Ils vivaient et couchaient dans leur véhicule, ils mangeaient assis sur le trottoir … alors que dans les carrières, ne s’étaient installés que des hommes, ici vivaient des familles.

On ne les croisait pas tous les jours, la rue n’est pas la plus fréquenté du quartier. Cependant, à l’occasion, en y passant, on ne pouvait éprouver qu’une gêne, au sens ou cette situation n’était pas normale, ne pouvait être normale, les saluer, leur demander et quoi faire ?

Le stationnement est devenu gênant, les gens sont partis.

Gênant, qu’est ce qui est le plus gênant dans tout cela !

Les gens sont partis, la rue est redevenue déserte … gênant ce silence, cette absence.

L'intercommunalité se dessine au sud - Le Parisien 7 mai

Le projet d'intercommunalité au sud du département avance. Hier, à la Mairie de pantin, les maires de Bagnolet ( PC), Les Lilas ( PS ), Le Pré (PS), Romainville ( DVG ??) et Pantin (PS) se sont retrouvés pour discuter des différents scénarios d'unions envisageables. Les cinq élus sont d'accord ( on est ravi de l'apprendre !) pour former une union entre eux ( Eh bien, qu'ils ne se gênent pas !). Ils se disent également disposés à élargir leur cercle à Noisy-le-sec (PS) ( Ben, voyons !).
L'intercommunalité pourrait démarrer en janvier 2009. En ce qui concerne les autres possibilités d’élargissement, des équilibres sont à trouver. Les cinq maires étudient la possibilité de s’étendre vers Bobigny d’un coté, Montreuil de l’autre, avec éventuellement l’intégration de Bondy et de Rosny. Si cette hypothèse était retenue, l’intercommunalité ne pourrait pas voir le jour avant 2010 voire 2011, le temps pour tout le monde de se mettre d’accord. Les élus des cinq villes doivent se revoir régulièrement dans les semaines qui viennent et arrêter leur choix ( leur choix) à la fin juin. Ils pourraient également décider de partir à cinq ou six en janvier prochain pour s’agrandir ensuite, petit à petit.


On apprécie grandement le coté « Ils ont décidé » et comme on peut regretter que l’intercommunalité ait été si peu abordé lors des dernières échéances municipales.

2 mai 2008

Ce que pensent les adhérents du Modem

On reproche souvent au Mouvement Démocrate, nouvelle formation politique construite sur les bases de l’UDF, de ne pas avoir un positionnement politique clair et surtout de ne faire que reprendre les idées des autres partis. C’est la conséquence d’une communication simpliste sur le « ni-ni », à savoir ni de droite ni de gauche, mais s’inspirant de ces deux courants idéologiques voire faisant alliance avec l’un et l’autre comme lors des municipales 2008. Alors le MoDem est-il juste un « machin » politicien, comme disait de Gaulle, qui ne sert à rien d’autre qu’à bricoler des alliances pour obtenir un maximum de sièges ici ou là ? Ça n’est pas en tout cas ce qui a motivé jusqu’ici des dizaines de milliers de Français à adhérer au Mouvement Démocrate et des millions d’électeurs à lui faire confiance. Mais alors le MoDem, qu’est-ce que c’est ? Et surtout qu’est-ce qu’il propose ? Depuis plusieurs mois des adhérents démocrates ont participé à de nombreux débats sur Démocratie Directe, site consultatif créé en juillet 2007 avec l’approbation de François Bayrou. Voici les résultats à fin mars 2008 sur un échantillon de 350 adhérents.


Pour commencer nous allons nous intéresser à ces adhérents. Ils ont principalement entre 18 et 65 ans avec une répartition égale sur toutes les tranches d’âe, restent 5 % entre 66 et 75 ans et quelques jeunes pousses démocrates (1 % de moins de 18 ans). Sans surprise un quart habitent en Île-de-France, ensuite en Rhône-Alpes (12 %) puis Paca, Midi-Pyrénées, Bretagne, etc. Ils ont un niveau d’études élevé puisque la moitié ont plus de bac+3 et les deux tiers ont plus de bac+2. Ils occupent d’ailleurs en grande majorité des professions dites « intellectuelles », quant aux retraités et étudiants ils représentent 30 %. La moitié se déclarent d’un milieu d’origine moyen, les autres se répartissant entre milieu aisé et milieu favorisé (1 % très défavorisé). Enfin les hommes sont surreprésentés puisque les femmes ne représentent qu’un tiers des adhérents. Pour l’anecdote, la moitié n’a jamais fumé de cannabis de sa vie...

Concernant le fonctionnement interne du Mouvement Démocrate, 74 % des adhérents ne veulent plus du positionnement au centre, mais un positionnement « démocrate ». En cas d’absence d’un candidat MoDem dans une élection, 73 % souhaitent qu’il y ait un appel à voter quand même, 46 % préférant toutefois que le candidat MoDem recalé garde le secret sur son choix personnel. Les consignes de vote ne sont d’ailleurs souhaitées que par 5 % des adhérents... Et, si au 1er tour le candidat MoDem ne leur plaît pas, 28 % feraient un autre choix, 6 % ne voteraient pas et 12 % se décideraient au dernier moment, d’où l’importance des investitures. Un tiers pensent que les centristes de droite et le MoDem ne sont pas compatibles, un autre tiers gardent l’espoir et le dernier tiers restent très confiants, donnée importante pour l’avenir de certains ex-UDF au sein du mouvement. Un tiers s’opposent à l’existence d’un statut particulier des jeunes adhérents, les autres sont favorables pour diverses formules. A titre d’information, François Bayrou a toujours déclaré qu’il ne voyait pas l’intérêt d’un mouvement jeunes. Concernant ce dernier, seuls 18 % étaient favorables à sa candidature aux municipales à Pau, 25 % auraient souhaité qu’il consulte les adhérents de Pau au préalable, mais les deux tiers ne souhaitaient pas qu’il se lance en tant que tête de liste. Par ailleurs 44 % seraient favorables à la participation du Béarnais dans une commission gouvernementale et 10 % seraient indifférents. Plus de la moitié (52 %) préfèrent qu’il n’y ait aucune alliance aux scrutins de liste ni consigne de vote au 2e tour, mais une liberté individuelle de rejoindre une liste entre les deux tours. En matière d’organisation, les deux tiers seraient favorables à la création d’une délégation dans les quartiers sensibles appelée par exemple « MoDem QS ». Naturellement la quasi-totalité des adhérents souhaitent être au cœur de l’organisation et participer en particulier aux investitures et nominations des représentants.

Concernant les orientations thématiques, ils sont partagés à moitié entre plus de vidéosurveillance et l’autre moitié souhaitant qu’il y en ait autant voire moins qu’aujourd’hui. Sur un retour du port de l’uniforme à l’école ils sont également partagés à 50/50. Un tiers s’opposent aux urnes électroniques et les autres demandent plus de garanties. Ils sont majoritairement contre la suppression de la publicité sur les chaînes publiques de télévision, notamment par crainte d’une trop grande dépendance à l’égard du pouvoir en place et d’une augmentation des prélèvements. 27 % sont pour la dépénalisation du cannabis et 20 % pour une légalisation. 47 % veulent faire évoluer la réglementation en matière d’alcoolémie au volant, notamment en faveur d’une sanction graduelle, mais 43 % de veulent rien changer. 69 % sont pour une égalité de statuts entre l’union de couples hétérosexuels et homosexuels et 69 % également sont favorables à l’adoption par des couples homosexuels, dont 44 % pour l’adoption plénière. Par ailleurs 65 % sont favorables à ce qu’un homme puisse porter le nom de famille de son épouse. En matière de sanctions judiciaires, ils sont favorables à la réparation par le travail plutôt qu’à l’emprisonnement. Les adhérents sont partagés sur le caractère démocratique de notre système politique actuel, mais souhaitent quasiment tous l’améliorer. Ils auraient d’ailleurs souhaité à 80 % un référendum sur le nouveau traité européen. Plus globalement, au sujet de la gestion de l’Etat, 64 % sont pour un cloisonnement des budgets. Seuls 15 % s’opposent à la création d’un organisme de contrôle du service public en remplacement de la Cour des comptes. En matière d’éducation, 64 % sont favorables à la diffusion en classe de films « undergrounds » pour traiter de problèmes touchant les adolescents. Ils sont 59 % à ne pas souhaiter remettre en question les contrats de l’Etat avec les écoles privées confessionnelles et aux deux tiers favorables à une extension de la loi handicap à l’école. Ils sont pour un assouplissement de la carte scolaire tout en souhaitant l’accès à l’école publique ou privée la plus proche du domicile de l’élève. Seulement 36 % sont favorables à la gratuité des cantines scolaires, mais 51 % souhaiteraient une tarification dégressive en fonction du revenu des parents. Enfin 45 % veulent l’extension du Numerus Clausus à toutes les filières universitaires alors que 29 % souhaitent la suppression du Numerus Clausus. Concernant un sujet d’actualité, l’euthanasie, 73 % y sont favorables dont 29 % y compris pour les souffrances psychologiques. Sur l’IVG, 40 % veulent supprimer la clause de conscience alors que 46 % s’y opposent. 46 % sont pour un système de retraite par point contre 42 % qui y sont opposés. 58 % des sondés souhaitent que le maintien de l’inscription des RMIstes sur la liste des demandeurs d’emploi soit obligatoire, 27 % ne le souhaitent pas. Au sujet des deux emplois sans charges, proposition-phare du projet présidentiel de Bayrou, 51 % n’y voient que des avantages, 38 % y voient quelques risques et 8 % y voient même autant de risques que d’avantages. Pour l’élection présidentielle justement, seuls 21 % souhaitent conserver le mode de scrutin actuel alors que 34 % souhaitent le même mode de scrutin qu’aux législatives. Enfin pour rester dans le domaine électoral, 84 % sont pour une reconnaissance du vote blanc à toutes les élections. 62 % pensent qu’on peut à la fois continuer à développer notre économie et préserver l’environnement, mais 26 % donnent la priorité à l’écologie. 27 % trouvent l’idée d’un compte épargne fiscal très intéressante et ils sont 65 % en tout à être prêt à essayer cette mesure. 48 % des sondés ne veulent rien changer à la législation en matière de travail le dimanche, mais 52 % attendent une évolution, globalement pour plus de liberté. Un système original de Revenu minimum de vieillesse emporte l’adhésion de 68 % des sondés. Concernant la sécurité, 56 % semblent favorables à une incitation financière significative et originale auprès des jeunes pour les aider à s’insérer. Au sujet de la création d’entreprise, 71 % trouvent très intéressante l’idée d’un réseau national de MCTE (Maisons de la création et transmission d’entreprise). Enfin 70 % trouvent très intéressante l’idée d’un indice social qui permettrait à chaque nouveau salarié de savoir dans quel genre d’entreprise il s’engage.

Voilà, on voit qu’il y a des points de convergence forts et des questions beaucoup plus partagées. Bien sûr, il conviendrait de vérifier toutes ces tendances par une consultation beaucoup plus large, auprès d’un échantillon représentatif d’au moins 1 000 adhérents, par exemple, mais c’est déjà un début. Et puis il y aura probablement quelques lobbyistes ou contradicteurs compulsifs qui contesteront les résultats en considérant que les questions posées ou la conduite des débats ont pu orienter les résultats. Il n’en reste pas moins qu’au sein d’un mouvement démocratique, notamment en vue de la présidentielle et des législatives 2012 voire des européennes et régionales, les orientations programmatiques devront être débattues et consenties par au moins la majorité des adhérents. Les résultats électoraux diront ensuite si elles étaient partagées par les électeurs.

1 mai 2008

Le roman d'Aventis


Cinq ans après sa fermeture, l'usine pharmaceutique se raconte dans un livre inspiré du récit de soixante anciens salariés.

SIMONE, Annick, Martine, Brigitte, André, Bernadette, Thierry... Il fallait les voir il y a quelques semaines découvrir en avant-première les livres alignés sur une table à la bourse du travail de Bobigny : « Bien sûr que c'est émouvant. C'est notre travail ! » Celui des anciens de l'usine pharmaceutique Roussel- Uclaf (devenu Aventis), désormais raconté dans l'ouvrage « Notre usine est un roman » qui sort aujourd'hui en librairie.

Il retrace près d'un demi-siècle de l'histoire de l'un des principaux sites industriels du 93, de 1967 jusqu'à sa fermeture il y a cinq ans. Lourde tâche pour l'écrivain Sylvain Rossignol, embauché en 2006 par une association d'anciens salariés et syndicalistes CGT. Privé d'archives, il n'a pour matériau que les souvenirs des ex-employés. Soixante d'entre eux se sont confiés lors d'entretiens qui ont duré plusieurs mois. « J'avais mille pages de notes », se souvient-il.

Fondée en 1920

Mais au moment de passer à l'écriture, Sylvain Rossignol s'interroge : comment ne pas heurter la sensibilité de ceux qui lui ont confié leurs souvenirs les plus intimes ? L'écrivain imagine une dizaine de personnages inspirés de salariés réels. Au fil des pages, on suit donc le destin d'Isabelle, jeune chimiste entrée à Roussel-Uclaf en 1967, de Gisèle, toute jeune fille embauchée au conditionnement des médicaments, de Pierre et Mathilde, syndicalistes CGT et militants PC, de Marianne, la standardiste des années 1990 qui n'échappera pas à la vague de licenciements... « Tout ce qui est essentiel est vrai », assure l'écrivain.

Aux scènes du quotidien se mêle la grande histoire, la grève de 1968, l'élection de François Mitterrand en 1981. On entrevoit ce que fut l'immense usine fondée en 1920, avec ses cheminées, sa « Ferme » où l'on élevait chevaux et cochons dont le sang servait pour les médicaments. Une usine aux accents paternalistes, où la direction offrait « montre pour les hommes et bague en or pour les femmes après vingt ans de maison », tout en surveillant de près l'activité syndicale. Sylvain Rossignol retient aussi « l'immense attachement des gens à leur travail », dans cette fabrique où fut notamment mise au point la pilule abortive RU 486. Le livre retrace enfin la mobilisation des salariés contre la fermeture du site, annoncée dès 1998, et montre ce qu'ils sont devenus depuis.


Gwenael Bourdon

mercredi 30 avril 2008 | Le Parisien



EXTRAIT


Les conditionneuses. « Il faut plier le carton puis positionner chaque ampoule dans le carton crénelé sans les faire tomber et enfin glisser le tout dans l'étui en veillant à ne pas casser les embouts contre les parois. Un travail qui requiert rapidité et délicatesse. Tous les médicaments phares de la décennie ou presque passeront entre les mains de Gisèle (...). »

« Y a le malade qui attend ». « Quand il faut se remettre au travail après la pause de midi ou pour signifier à un camarade qu'il faut abréger la conversation, on utilise (...) cette expression. Une manière d'affirmer que l'on travaille pour le médicament et qu'à son poste (...), on est attendu par un malade peut-être en sursis qui, lui, n'a pas tout son temps. »

La Ferme. « La matinée est belle et ensoleillée. Le ciel est celui d'un matin d'été (...). Mais une brume fraîche monte des pâturages de l'ISH. L'institut porte bien son surnom de la Ferme : l'humidité avive les odeurs d'herbe mouillée, de crottin de cheval. »

1998 : fermeture annoncée du site. « La lutte a commencé par la colère. Les rapports Monitor et ensuite du Boston Consulting Group expliquaient qu'il fallait fermer Romainville non pas à cause d'un manque de performance - personne n'aurait pu soutenir une chose pareille - mais pour des questions de synergie, de stratégies mondiales. Les salariés se sont sentis bafoués. »

« Notre usine est un roman », Sylvain Rossignol (Ed. la Découverte),

420 pages, 21 €.

Le 1er mai


Nous sommes le 1er mai de l’année 2008, un jour férié et chômé devant être rémunéré avec une majoration de 100 % lorsqu’il est travaillé en France. En 2008, le 1er mai coïncide avec un autre jour férié, le jeudi de l’Ascension, dont la date est calculée en fonction du jour de Pâques.

Parmi les 11 jours fériés figurant au code du travail (1er janvier, lundi de Pâques, 1er mai, 8 mai, Ascension, lundi de Pentecôte, 14 juillet, Assomption, Toussaint, 11 novembre, et Noël), seul le 1er mai est un jour férié chômé qui, lorsqu’il est travaillé, doit être rémunéré avec une majoration de 100%, quelle que soit l’ancienneté du salarié.

En 2008, le 1er mai coïncide avec un autre jour férié, le jeudi de l’Ascension.

Pour les salariés dont la convention collective ne prévoit ni indemnisation ni récupération des jours fériés, ceux qui ne travaillent pas le 1er mai perdent un jour de congé au titre du jeudi de l’Ascension. Ceux qui travaillent ont droit, au titre de la fête du travail, au doublement de leur salaire, mais aucune indemnisation n’est prévue pour le jeudi de l’Ascension.

Dans le cas où la convention collective prévoit que le jeudi de l’Ascension est aussi un jour férié chômé, alors le salarié doit bénéficier d’un jour de repos supplémentaire dans l’année. Ceux qui travaillent ce jour-là disposent de deux jours de repos ou d’une double indemnité compensatrice. Dans les cas où l’indemnité est égale à 100% du salaire, les salariés voient donc leur rémunération tripler.

Le troisième cas, enfin, regroupe les secteurs (dont la presse) où les jours fériés travaillés sont récupérés. Les salariés qui travaillent le 1er mai 2008 doivent bénéficier de deux jours de repos supplémentaires (au titre du 1er mai et de l’Ascension) et du doublement de leur salaire (au titre de la fête du travail).