18 mars 2013

La ferme!


Certains de nos concitoyens ont pu voir, à la télé, notre maire et son conjoint vanter les mérites de leur nouvelle idée farfelue, la fameuse ferme verticale.

Il s'agit en effet d'un projet qui consisterait à élever dans Cachin une tour de 5 étages destinée à de la culture maraichère. 

Comme souvent avec les projets municipaux celui-ci est économiquement et écologiquement aberrant.

Je me pencherai ce jour sur l'aspect économique du projet.
Il est donc question de bâtir une tour en béton pour un prix estimé à 3 millions d'euros qui abritera 1500 m2 de culture de légumes. Le maraicher qui devra s'occuper de ces cultures est quasi-embauché par l'office d'HLM à 40 000 euros de masse salariale par an.
J'ai interrogé un vrai maraicher sur la viabilité financière d'une exploitation. Son exploitation de légumes bio fait vivre 10 personnes sur 11 hectares. Ces personnes touchent entre 1300 et 1700 euros net par mois. La masse salariale représente 60% des dépenses, étant entendu que dans une exploitation en plein champ le soleil et l'eau de pluie sont gratuits et qu'il est propriétaire de sa terre. Le prix de vente des légumes bio est d'environ 2 euros le kilo.
Dans le cas de notre exploitation romainvilloise, si on applique les mêmes éléments :
Frais d'exploitation : 66 000 euros (optimiste dans la mesure ou tout sera apporté de l'extérieur, lumière, eau, nutriments)
Prix de vente 1.50 euros le kilo car ces légumes ne pourront se prétendre bio car cultivés hors sol.
Donc rien que pour payer les frais courant il faudra vendre 44 tonnes de légumes par an soit 850 kilos par semaine (chaque semaine de l'année y compris en janvier)
Si on rajoute l'amortissement de la construction environ 100 000 euros par an sous forme de loyer sur 50 ans, les taxes foncières (élevées à Romainville) on va dépasser les 2 tonnes par semaine en moyenne !

Ceux qui ont un jardin comprendront l'aberration. Alors de qui se moque -t-on ? Qui va payer en réalité ? et bien les locataires du parc social de la ville. 

A l'heure ou le gouvernement parle de diminution des dépenses publiques qu'on commence par ces réalisations inutiles et dispendieuses, ces pompes à ordures, ces fermes en béton, ces usines de traitement d'ordures inefficaces, ces aéroports de prestige, et bien d'autres.

En attendant, locataires à vos chéquiers!
François DELBOSC