Le maire de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), Gilles Poux (PCF), a annoncé qu'il va porter plainte ce 6 mai pour discriminations sociales et urbaines, devant la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde). C'est la première fois qu'une commune saisit la Halde.
«Nous considérons que La Courneuve fait partie de ces territoires qui ont été maltraités par les politiques publiques depuis un demi-siècle», explique le directeur de cabinet du maire.
Cette ville du 37.000 habitants s'estime victime de trois grands «types de rupture», à commencer par une «rupture urbaine». Selon la mairie, citée par l’AFP, l'implantation de la Cité des 4.000 dans le début des années 60 et gérée jusqu'en 1984 par les HLM de Paris, répondait aussi à une volonté de «ne pas loger un certain nombre de familles dont la capitale ne voulait pas», en en faisant ainsi un «territoire de relégation».
La Courneuve, où le revenu imposable mensuel moyen était en 2005 de 875 euros, estime également avoir subi une «rupture au niveau des infrastructures», à cause des deux autoroutes (A1 et A86) qui la coupent en deux et qui empêchent ses habitants d'accéder au parc départemental, considéré comme le poumon vert de la ville. De même, dénonce-t-elle, «il a fallu 25 ans pour connecter les grands ensembles à une gare de RER». Selon la mairie, Nicolas Sarkozy a récemment promis dans son discours sur le Grand Paris d'enfouir la RN 13, à Neuilly dans les Hauts-de-Seine, pour un coût d'1,5 milliard d'euros. Or, «ce n'est pas la priorité de mettre de l'argent de ce côté de la banlieue», argue Gilles Poux en opposant l'ouest prospère à l'est moins doté.
Enfin troisième et dernière rupture, «économique et sociale». «Ici, rappelle le maire, il y a un tiers d'étrangers, et nous en sommes fiers. Mais on peut se demander s'il n'y a pas une volonté, notamment des pouvoirs publics et de la mairie de Paris, de sectoriser les étrangers». Gilles Poux déplore notamment que sa ville soit vue comme «une ville d'exclusion urbaine, de cités ghettos, de ségrégation». Et de résumer : «En somme aux portes de Paris les parias urbains.»
Dans tous les cas, le maire Gilles Poux ne compte pas en rester là: dès ce mercredi, il enverra un courrier à quelque 250 villes (toutes celles de Seine-Saint-Denis et d'autres villes de plus de 30.000 habitants «repérées», comme Meaux ou Vaulx-en-Velin) pour leur expliquer cette démarche et les «inciter à faire de même».
(Avec AFP et "Le Figaro")
«Nous considérons que La Courneuve fait partie de ces territoires qui ont été maltraités par les politiques publiques depuis un demi-siècle», explique le directeur de cabinet du maire.
Cette ville du 37.000 habitants s'estime victime de trois grands «types de rupture», à commencer par une «rupture urbaine». Selon la mairie, citée par l’AFP, l'implantation de la Cité des 4.000 dans le début des années 60 et gérée jusqu'en 1984 par les HLM de Paris, répondait aussi à une volonté de «ne pas loger un certain nombre de familles dont la capitale ne voulait pas», en en faisant ainsi un «territoire de relégation».
La Courneuve, où le revenu imposable mensuel moyen était en 2005 de 875 euros, estime également avoir subi une «rupture au niveau des infrastructures», à cause des deux autoroutes (A1 et A86) qui la coupent en deux et qui empêchent ses habitants d'accéder au parc départemental, considéré comme le poumon vert de la ville. De même, dénonce-t-elle, «il a fallu 25 ans pour connecter les grands ensembles à une gare de RER». Selon la mairie, Nicolas Sarkozy a récemment promis dans son discours sur le Grand Paris d'enfouir la RN 13, à Neuilly dans les Hauts-de-Seine, pour un coût d'1,5 milliard d'euros. Or, «ce n'est pas la priorité de mettre de l'argent de ce côté de la banlieue», argue Gilles Poux en opposant l'ouest prospère à l'est moins doté.
Enfin troisième et dernière rupture, «économique et sociale». «Ici, rappelle le maire, il y a un tiers d'étrangers, et nous en sommes fiers. Mais on peut se demander s'il n'y a pas une volonté, notamment des pouvoirs publics et de la mairie de Paris, de sectoriser les étrangers». Gilles Poux déplore notamment que sa ville soit vue comme «une ville d'exclusion urbaine, de cités ghettos, de ségrégation». Et de résumer : «En somme aux portes de Paris les parias urbains.»
Dans tous les cas, le maire Gilles Poux ne compte pas en rester là: dès ce mercredi, il enverra un courrier à quelque 250 villes (toutes celles de Seine-Saint-Denis et d'autres villes de plus de 30.000 habitants «repérées», comme Meaux ou Vaulx-en-Velin) pour leur expliquer cette démarche et les «inciter à faire de même».
(Avec AFP et "Le Figaro")
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