30 mars 2015

La France des départements change de couleur

La France des départements, c'était 61 départements présidés par la gauche et 40 par la droite. A l'issue du second tour des élections ce 29 mars, la proportion s'est inversée. Ce sont 66 départements qui devraient être présidés par la droite et le centre et 33 par la gauche. Soit 25 départements qui basculent. 

Un électeur sur deux n'est pas allé voté. D'après une totalisation encore provisoire, l'abstention s'est élevée à 50,01% des inscrits. Une abstention forte qui, sans atteindre le record des cantonales de 2011 (55,29% au second tour), a évidemment pesé dans ce scrutin et notamment sur le mauvais score de la gauche. D'autant plus que ce taux apparaît légèrement supérieur à celui de dimanche dernier (49,83%), alors que la gauche cette fois rassemblée tablait sur un sursaut de ses électeurs pour éviter la perte de plus de la moitié des 61 départements qu'elle présidait.

La gauche a limité la casse dimanche en Ile-de-France, en conservant la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne au second tour des départementales, mais en subissant un revers particulièrement symbolique en Essonne, terre d'élection du Premier ministre Manuel Valls.

En Seine-Saint-Denis en revanche, "le rassemblement de la gauche" lui a permis de "résister", et de conserver 12 cantons contre 9 à l'UMP-UDI, a applaudi le président PS de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, président du Conseil général de Seine-Saint-Denis de 2008 à 2012. Les élections n'ont en tout cas guère mobilisé, avec un taux de participation exceptionnellement faible de 34,15%.

Après les municipales, les européennes et les sénatoriales, ce scrutin marque la quatrième défaite consécutive de l'exécutif dans un scrutin intermédiaire. Les regards seront maintenant tournés vers les régionales de décembre.

Ce deuxième tour sera suivi d'un troisième jeudi, lorsque les conseillers départementaux fraîchement élus éliront leurs présidents, un processus épineux là où les majorités sont relatives ou incertaines, mais aussi là où des "primaires" pourraient préalablement s'imposer lorsque deux voire trois personnalités de droite briguent la présidence. 

Reste aussi à savoir, à l'heure où le nouveau mode de scrutin conduit à une entrée en force des femmes dans les assemblées départementales, combien de départements pourraient être présidés par des femmes.

Reste, surtout, à observer comment les changements de majorités viendront infléchir les politiques publiques départementales... dont on a bien peu entendu parler ces derniers jours !

Localtis.info
C. Mallet, avec AFP

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