29 oct. 2015

"Si on identifie un risque mortel, alors on s’engage !"

François Bayrou, président du MoDem, a appelé mercredi sur LCP à "faire barrage" au Front national au second tour des élections régionales, estimant que les idées qu'il porte sont "des poisons mortels".

 Extrait (...)

Avant la présidentielle, il y a les régionales. Qu’est-ce que vous pensez qu’il faut faire au soir du premier tour ? Est-ce qu’il faut faire le front républicain ? Tous contre le FN, le désistement républicain ? Éventuellement des fusions de liste ? Quelle est, vous, votre stratégie ?
Je pense qu’il faut identifier quel est le risque. Je ne parle pas des régions, je ne parle pas d’une élection intermédiaire, mais si je regarde les années qui viennent ou les décennies qui viennent, alors ce que le Front national porte comme idées et comme solutions pour le pays, je considère que ce sont des poisons mortels. Cela ne veut pas dire que ces quelques six millions de Français  ou cinq millions de Français – je ne sais pas combien ils sont – sont en eux-mêmes mortifères, ce n’est pas cela l’idée. Mais que l’on entraine toutes ces femmes et tous ces hommes à croire que la solution de sortir de l’Europe, de sortir de l’euro, de fermer le pays est une solution pour l’avenir, alors cela c’est mortel.

Alors qu’est-ce que l’on fait ?
De ce point de vue, si l’on identifie un risque mortel, alors on s’engage. Et il revient aux responsables des différents courants du pays de dire que, au second tour, il faut voter pour celui qui pourra faire barrage au Front national, à condition que…

Donc vous êtes pour le front républicain.
Je ne sais pas si cela s’appelle le front républicain, ce sont des mots que les journalistes, les politologues ont inventés. Je suis pour qu’il y ait une prise de conscience et un engagement de tous ceux qui agissent en Français démocrates et républicains, et qui surtout partagent une certaine idée de l’avenir d’un pays qui ne se ferme pas et dans lequel on ne véhicule pas ces obsessions qui sont les obsessions, vous savez, sur le thème de l’origine, de la religion et de toutes ces choses. Parce que ces obsessions sont mortelles ! Je suis profondément amoureux de la France, je suis amoureux de sa langue, je suis amoureux de son histoire, c’est une partie de moi et je ne veux pas voir la France en arriver à ces déchirements intérieurs. Cette obsession de l’affrontement « D’où viens-tu ? On va te renvoyer chez toi », ou  bien « De quelle religion es-tu ?  Cette religion nous menace » ; toutes ces choses-là je les connais très bien, j’ai écrit trois livres sur les guerres de religion en France, je sais très bien où cela commence et comment cela finit. Je n’ai pas envie de voir mon pays être emporté dans cette vague-là, même si c’est sur un fond de désespoir et je vois très bien de quel désespoir il s’agit.

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