5 oct. 2010

Débat public

Le débat public est ouvert pour arbitrer deux nouveaux projets de transport en Ile-de-France :

D'un côté le super-métro "Grand Paris", gambergé par le gouvernement (21 à 24 MILLIARDS d'euros) ; de l'autre l'Arc-Express, que la majorité socialiste régionale à inventé (5 MILLIARDS d’euros).

Sans insister trop sur mon étonnement de voir toujours autant de milliards voler autour de caisses "vides", je trouve peut-être dans l'annonce de ce débat qui s'ouvre, une suite à notre réflexion préliminaire : " (...) on pourrait attendre de Mme le Maire qu'elle défende un peu plus une desserte de ce "cœur de ville" (...) " remarquions-nous dans un article précèdent..

Allez, supposons ... (qu’on vienne ici démentir les observations d'un simple citoyen) :

Certains Romainvillois ne le savent pas, mais notre maire à changé deux fois d'écurie politique depuis son premier mandat de maire intérimaire. Il n'y a rien de mal à ça, aucun parti n'est propriétaire de la vérité pour toujours, et un citoyen libre doit l'être aussi des partis ; encore faut-il que la ville dont elle souhaitait garder les clés y gagne...

Ce premier mandat intérimaire lui avait échu en 1998, par la grâce de la démission de Robert Clément, qui ne pouvait plus cumuler le poste de maire de Romainville avec celui qu'il avait de Président du Conseil général de Seine-Saint-Denis. Rappelons que Corinne Valls était alors élue PC (http://fr.wikipedia.org/wiki/Corinne_Valls ), adjointe chargée de ... l'urbanisme.

Lorsque, élue maire en 2001 avec le soutien des Verts, ses adjoints ont commencé à lui reprocher sa gestion de la ville, Corinne Valls, a ensuite ajouté le soutien politique du PS pour sa réélection intermédiaire de 2006. En 2008, sa liste PS - son mouvement MCC n'étant plus qu'un paravent, utile pour tromper des électeurs peu tentés par le Parti Socialiste - a facilement battu l'éparpillement politique de ses anciens adjoints contestataires. On peut appeler cela de la politique.

Notre maire n'est pas la première, et ne sera pas la dernière, à utiliser le stratagème : lorsque le hasard d'une nomination vous a désigné maire, et que ce poste risque de vous échapper, la solution imparable est d'aller proposer vos services au parti le plus puissant. Une ville en cadeau pour le parti, en échange d'un simple soutien. Le marché se conclut toujours.

Très entourée sur le marché de Romainville, lors de la dernière campagne municipale, par Elisabeth Guigou (la Secrétaire nationale du PS, chargée de la réforme des collectivités territoriales), la voilà aujourd'hui cornaquée par un premier adjoint Philippe Guglielmi (également conseiller régional depuis mars 2010, ce qui n'est pas sans importance sur la suite de ma réflexion).

En 2004, Corinne Valls a également succédé à Robert Clément («bis repetita placent») au Conseil général de Seine-Saint-Denis. L'occasion de se faire un nouvel ami socialiste, en la personne de Claude Bartolone, dont elle est à présent la troisième adjointe.

Que de socialistes attentionnés autour de notre maire !

Donc, lorsque Jean-Paul Huchon, le très socialiste président du Conseil régional d'Ile-de-France, décide de lancer son "Arc-Express" à 5 milliards d'euros, et de promouvoir le prolongement de la ligne 11 pour 1 milliard de plus, ce n'est pas le moment pour Corinne Valls d'alourdir la facture, avec la défense d'une station de métro supplémentaire pour les Romainvillois. Ces nouveaux amis pourraient y voir de l'indélicatesse, et un mauvais retour des services rendus.

Corinne Valls est donc devenue l'obligée du PS. Après tout, elle peut bien proposer ses services à qui elle veut, sur la route de ses ambitions. Pour ceux qui veulent réussir en politique, le carnet d'adresses est parfois plus important que la défense des citoyens.

Il est dommage que les Romainvillois se retrouvent malgré eux otages de ce marché, dont ils pourraient bientôt se sentir les dupes, lorsque, par exemple, les commerçants du centre ville rénové fermeront boutiques, faute d'une clientèle toujours captée par les Lilas et ses deux stations de métro. Le jeune fromager qui vient d'ouvrir une boutique face au métro Mairie des Lilas, à d'ailleurs interpellé directement Corinne Valls sur le sujet, l'autre soir au Trianon, lors de la réunion de concertation sur le prolongement de la ligne 11. Ce jeune homme, ancien président de l'association des commerçants de Belleville, et nouvel habitant de Romainville, lui a demandé comment elle comptait dynamiser le petit commerce à Romainville grâce à ce métro "Place Carnot". Et comment elle comptait lui donner envie d'ouvrir une fromagerie ici. Sans surprise, ...il n'a pas eu de réponse.

Les deux élus de Montreuil et de Noisy-le-Sec qui ont pris la parole dans la salle du Trianon ce soir-là, ne s'embarrassaient pas des précautions amphigouriques que bégayait Corinne Valls sur l'estrade, encadrée qu'elle était du représentant de la Région et de celui de l'Etat. Eux paraissaient défendre fermement leurs administrés (Peut-être pour mieux placer des banderilles dans le cuir de Huchon, mais ça c'est une autre histoire...).

Je viens ce matin de parler de cette éventuelle station de métro supplémentaire à deux commerçants de la place du marché. Ils m'ont d'abord dit que Carnot était la seule station qui serait construite, car cela avait été décidé ainsi. J'ai réussis à les convaincre - difficilement - qu'une CONCERTATION était la preuve que rien n'était décidé à l'avance. Le journal Le Parisien, ouvert sur le comptoir du bistrot, m'a bien aidé à les convaincre. Philippe Deslandes, le directeur de la CNDP (Commission Nationale du Débat Public), le rappelle aujourd’hui même dans une interview à ce journal : rien ne peut, et ne doit, être décidé hors débat ; il a même vu des projets être totalement annulés après concertation !

Les deux commerçants ont alors eu le regard qui s'est allumé, et ils m'ont dit qu'une station "Place du Marché" serait une bénédiction pour le quartier. Inquiets de l'opération de rénovation du centre ville, fabriquée dans les bureaux de la mairie et dans les cabinets d'architectes-urbanistes, ils se voyaient sûrement reprendre leur destin en main, comme savent le faire des commerçants.

Et moi, je crois que ce serait une idée bien meilleure (et combien moins chère !) qu'une opération "Cœur de Ville" qui ne ravit que les marchands de béton et de mobilier urbain. Une opération qu'aucun Romainvillois n'a jamais demandée.

Tout est à faire pour l'avenir de notre ville. Nous devons simplement - tout simplement - prendre la parole. Il nous reste quelques jours : fin de la concertation "prolongement ligne 11" le 8 octobre...

JL Abiven

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Puisqu'elle était « adjointe chargée de... l'urbanisme », elle était informée de l'état de la voirie !

Alors, pour quoi dire à tour de bras que rien n'avait été fait pour l'entretien et la réfection de la voirie avant qu'elle soit maire ?! Encore un peu et elle dira : heureusement que je suis venu ! Tiens, cela me fait penser à un dessin fait par 93230 la représentant en sainte...
Avec l'âge la mémoire fait-elle défaut ? Il suffit de demander not'bon Maire nous avons des archives si les votre font défaut.
N'oublions pas que Robert Clément à manger son chapeau à son sujet lors de l'élection municipale de 2001, comme dans la fable il s’est rendu compte, mais un peu tard et surtout n'a pas été cru par ses amis politiques !

« ce n'est pas le moment pour Corinne Valls d'alourdir la facture, avec la défense d'une station de métro supplémentaire pour les Romainvillois »
D'autant plus que son projet de refonte de la Pl. du marché de Romainville serait à revoir, le fameux « cœur de ville ».
SI ! Le fromager a eu une réponse, la maire lui a dit de venir la voir et elle et ses services lui trouveraient un local pour ouvrir son commerce à Romainville. (Propos non au mot près, à lire sur le blogue des grands champs)
Ça, à Romainville, les marchands de béton doivent être à la fête !!

Maurice (les grands champs)