22 janv. 2008

Service minimum à l'école

A deux jours d'un mouvement qui s'annonce bien suivi dans les établissements scolaires, difficile pour les parents de savoir si le service d'accueil annoncé par le ministère de l'Education sera mis en place.

GRANDE nouveauté de cette première grève des enseignants 2008, jeudi, le service minimum d'accueil dans les écoles est loin d'être calé. A deux jours des arrêts de travail que les syndicats promettent aussi massifs que le 20 novembre dernier (un enseignant sur deux absent), difficile pour les parents de s'y retrouver quand ils n'ont pas encore été prévenus d'un mot dans les cahiers de correspondance : faut-il prévoir une nounou au cas où, poser une RTT, comment savoir si l'école sera ouverte et, si oui, qui y gardera les enfants ? N'hésitez donc pas dès aujourd'hui à passer à l'école ou à téléphoner pour avoir des renseignements.

Ce service minimum, c'est quoi ? Précision utile, l'expérimentation qui se met en place pour la première fois jeudi est un service minimum d'accueil.

Le ministre de l'Education nationale, très zélé sur un sujet porteur auprès des parents, n'en est pas à obliger les instituteurs qui veulent faire grève à être présents. C'est aux communes qu'il a été demandé de pallier l'absence des enseignants en organisant, par le recrutement d'animateurs - comme ceux qui surveillent déjà la cantine -, un accueil des élèves de façon à éviter les écoles carrément fermées. Sauf si leur instituteur est non gréviste, les enfants n'auront donc pas cours, mais seront gardés.

Les collèges exemptés. Le service d'accueil minimum ne concerne que la maternelle et l'élémentaire. Le secondaire n'est pas concerné. Les collèges et les lycées ont toujours été tenus de rester ouverts, quel que soit le pourcentage de professeurs grévistes. L'ensemble du personnel de direction, même s'il se rallie au mouvement de protestation, est statutairement obligé d'accueillir les élèves et de veiller à leur sécurité.

Les profs invités à se déclarer. C'était déjà l'usage dans certaines écoles. Des enseignants ont déjà pris l'habitude, sans y être obligés, de signaler leur future absence aux parents pour leur permettre de s'organiser les jours de grève. Cette fois-ci, sans encore les y obliger mais en sous-entendant une menace, Xavier Darcos leur a demandé de jouer le jeu massivement, en se déclarant gréviste ou non quarante-huit heures avant le jour J, soit ce matin dernier délai, pour permettre aux
communes de s'organiser.

Quelles communes sont partantes ? Sollicitées par le ministre via le rectorat, 1 631 communes - majoritairement de droite, mais pas seulement - étaient recensées hier soir comme partantes pour organiser un service minimum , selon les comptages ministériels . Xavier Darcos assurait hier soir : « Nous en aurons 2 000 d'ici jeudi. » Recteurs et inspecteurs d'académie ont jusqu'à demain midi pour transmettre la liste des réponses communales au ministère, qui va néanmoins mettre en ligne sur son site (www.education.gouv.fr) dès aujourd'hui la liste des villes qui ont accepté de signer la convention, pour aider les familles à y voir plus clair.

Téléphonez en mairie. Attention, vérifiez ces renseignements, accessibles sur le site Internet, en passant un coup de fil en mairie, si vous savez déjà que l'école de vos enfants risque d'être fermée jeudi et même si votre ville figure parmi les organisateurs de service minimum. Les communes qui se sont déclarées partantes ont en effet parfois du mal à organiser concrètement les choses. Dans certaines écoles, ce sont les agents territoriaux, qui assurent habituellement l'aide aux instituteurs et le temps de cantine, qui vont être sollicités pour garder les enfants. Mais certaines communes, comme Dugny (Seine-Saint-Denis), butent aussi sur le nombre d'animateurs à recruter, faute de savoir à l'avance combien d'enseignants n'assureront pas la classe.



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