6 mars 2008

Interview de Lyn Ferment - la réussite éducative

Lyn Ferment : vous êtes N°2 sur la liste « L’autre Romainville » mais au-delà qui êtes vous ?

J’ai 33 ans une licence d’histoire et je suis professeur des écoles depuis 1999 à Paris, dans le 20ème arrondissement majoritairement en ZEP et c’est un choix.
J'habite Romainville depuis que j'ai 11 ans mais j'y viens depuis ma naissance, ma grand-mère elle-même y habitait depuis son enfance.

Dans le programme de l’Autre Romainville la réussite éducative semble être la priorité des priorités. Est-ce le cas ?

Lyn F : Tout à fait et ce n’est pas parce que je suis moi-même enseignante que j’en parle mieux ou plus que d’autres.

Mais c’est vrai que c’est pour nous tous quelque chose de fondamental.

Pourquoi ?

Lyn F : Une raison évidente nos enfants, nos jeunes sont, ici comme ailleurs, l’avenir. Si on ne travaille pas pour eux pour qui doit-on le faire ?

Et puis il y a le contexte local. Si l’on prend les évaluations en primaire elles sont moins bonnes qu’ailleurs, si on prend le nombre de jeunes qui poursuivent l’école après 16 ans il est moindre qu’ailleurs.

Or les enfants de Romainville ne sont pas moins méritants, leurs parents pas moins intéressés, leurs enseignants pas moins motivés.

Alors que faire ?

Lyn F : Il y a des tas de choses à faire. Il n’y a d’ailleurs pas de remèdes miracles mais il y a en premier lieu le besoin d’en faire la priorité de tous et la priorité de l’action municipale

Tout n’est pas une question de volonté mais sans volonté on ne pourra rien changer.

Concrètement si nous sommes élus la première démarche que nous ferrons qui est à la fois symbolique et organisationnelle c’est de nommer le maire adjoint à l’action éducative1er maire adjoint et de le faire piloter un groupe d’élus (sports, culture, enfance). Il faut une politique transversale et générale.

Ensuite ?

Lyn F : je ne sais pas par quoi commencer tellement on peut faire de choses.

1ère étape réunir tous les intervenants autour de l’enfant, des PMI aux directions d’écoles, bien sur les parents d’élèves.

Et faire avec eux-même si c’est une expression galvaudée une sorte de plan Marschall qui commencerait avec l’action en direction de la toute petite enfance les 0-3 ans, se poursuivrait dans les écoles maternelles et primaires (où la ville joue de par la loi un rôle) puis au collège (même si là c’est le Conseil Général qui est plus maître d’œuvre.)

Notre objectif est d’avoir accru le niveau des évaluations en fin de primaire de 15% à la fin du mandat. Notre objectif est à la fois d’aider les enseignants dans l’apprentissage des bases fondamentales lire écrire compter en leur apportant un soutien matériel mais aussi un vrai partenariat. C’est aussi dans l’acquisition de ce qui nous semble manquer pour que la scolarité se poursuive de façon harmonieuse à savoir une culture générale de bon niveau.

Pouvez vous donner plus de détails ?

Lyn F : Oui, mais je vais me limiter à l’école maternelle et élémentaire, nous pourrions aussi parler des collèges et de notre volonté d’un lycée général en centre ville

Pour les écoles, même si nous sommes en attente de l’application de la reforme Darcos, de l’enseignement, nous voulons passer une convention avec l’Education Nationale pour proposer à chaque enfant en primaire et en maternelle, de l’éducation musicale en arts plastiques ou en théâtre.

De même et c’est au moins aussi important nous nous engagerions à proposer 1H hebdomadaire d'éducation sportive par un éducateur diplômé.
Enfin nous voulons contribuer aux projets de chaque école, en utilisant les ressources de la médiathèque, mais aussi l'aide de professionnels, d’ intervenants spécialisés en matière de lecture, d'écriture, d'ateliers philosophiques....

En matière de rythme scolaire, nous proposerons (la ville ne décide pas seule) que les horaires soient modifiés et que l'école le matin commence à 8H30 et non à 9H.
Ainsi le temps méridien serait étendu à 2H, permettant à la cantine un double service, qui laisse le temps aux enfants de manger, de se détendre et de participer à des activités ludiques mais aussi pédagogiques sous forme d’ateliers proposés par les animateurs de la ville ( ateliers scientifiques, sportifs, linguistiques,…).

Et après l’école ?

Lyn F :Nous réfléchissons, en particulier au soir après 16H30, et cela même si nombre d'élèves rentrent chez eux à ce moment.
Dans le cadre du projet de réussite éducative (PRE), signé avec l'Etat, nous proposerons aux écoles le souhaitant, d'étudier la faisabilité- par exemple- d'un dispositif mixte, étude/accueil.
De même, nous proposerions en accord avec les directions d’écoles pour certains des enfants partant à 16H30, de rester non pas 2H mais seulement 1H, c'est-à-dire, le temps de faire leurs devoirs avec un encadrement ou de revoir certaines notions insuffisamment acquises.

Et pour les touts petits ?

Il nous semble nécessaire que soit ouverte une seconde halte garderie qui permette aux parents par tranche de 2H ou par demi-journée d'être certains que leurs enfants sont encadrés par des professionnels, rencontrent d'autres enfants et même si ce n'est que pour avoir l'esprit libre pour des courses ou des démarches administratives.

Par ailleurs, il faut se rappeler que la majorité des enfants sont gardés non pas en crèche mais par assistantes maternelles agrées, non agrées, ou par leur famille.
C’est pourquoi par exemple, nous voulons créer une crèche familiale et proposer aux PMI un travail conjoint où la ville proposerait des ateliers spécifiques pour les 0-3 ans à la médiathèque, à la ludothèque, à la future halte garderie (structure de motricité..), au conservatoire, dans les espaces de proximité, des formations complémentaires des assistantes maternelles, la création d’un fonds de livres et de disques dédiés à la toute petite enfance à la médiathèque…

Que ce soit pour les O-3 ans ou pour les enfants à l’école il y a encore de très nombreuses perspectives.

Nous voulons toutes les envisager, y réfléchir avec l’ensemble des partenaires et proposer un plan global soumis à référendum pour la fin 2008

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