6 mars 2008

Interview de Serge Bardin - L’Autre Romainville, c'est quoi ?

Serge Bardin, qui êtes vous ?

J’ai 40 ans, Je suis chargé de mission au sein de la direction de la cohésion sociale d'une ville du département de Seine saint Denis
Titulaire d'un 3ème cycle en droit, après un parcours d'entrepreneur j’ai souhaité me réorienter vers le service public en me formant à l'ingénierie de projet culturel,
J’ai grandi à Romainville, et j’y demeure de nouveau depuis 6 ans.
Je suis référent local du Mouvement démocrate.

Vous êtes numéro 3 sur une liste qui s’intitule « l’autre Romainville » et pourtant le MODEM affirme vouloir justement qu’il n’y ait plus une partie des français contre une autre ?

Serge B : Cela peut en apparence sembler contradictoire, en apparence seulement car pour nous il y a le petit noyau qui fait la politique locale depuis 10 ans divorçant se remariant, s’invectivant puis se retrouvant et « L’autre Romainville ».

2 exemples, l’un passe son temps à critiquer très violemment (trop) Corinne Valls et est aujourd’hui sur la liste citoyens/LCR était membre de son comité de soutien en 2004, un autre, aujourd’hui 1er maire adjoint, parlait il y a 5 ans du triumvirat Valls, Champion, Weisselberg. Ils ont le droit mais ce n’est pas notre vision de la politique locale.

Alors dans ce cas c’est quoi « l’Autre Romainville » ?

Serge B : On pourrait presque dire que c’est 99% de la population. Mais là ça fait plébiscite. Plus sérieusement, pour nous c’est tout ceux qui ne se reconnaissent plus dans cette ville dans des partis locaux figés aux lignes de fractures plus personnelles que de programme.

C’est ceux qui ne croit plus au grand soir mais qui ne croit pas non plus aux seules vertus du laisser faire

C’est ceux qui veulent voir la ville évoluer mais pas être bouleversée.

Ceux pour qui la mixité veut dire « plus » et pas « à la place de ».

Ceux qui pensent que l’homme et la femme doivent compter plus que le pavé d’une rue.

Comment avez vous constitué votre liste ?

Serge B : Au commencement, nous avions la volonté que le Mouvement démocrate soit présent, pas pour l’autosatisfaction d’être là mais pour les valeurs que nous défendons. Cette volonté de faire avec tous en tout cas avec le plus grand nombre et mettre l’être humain au centre tout.

Et puis au gré des rencontres nous avons croisés la route de personnes de toutes origines de tout niveaux sociaux mais aussi de visions politiques différentes qui néanmoins partageaient les mêmes envies que nous pour la ville et qui avaient le désir de s’impliquer.

Cela alors a été facile ?

Serge B : Oh non ! car il faut 35 personnes pour 25 000 habitants alors qu’il n’en faut que 55 pour une ville de 125 000. Mais en échangeant, en dialoguant à acceptant nos différences – on l’explique d’ailleurs dans la profession de foi- certains ont voté Royal d’autre Bayrou ... une colistière a tenu au mot « gauche » à coté de son nom- un souffle est né, une envie partagée, une vraie complicité entre nous.

Et le programme ?

Serge B : Il est venu assez facilement même si bien sur il reste beaucoup de choses à faire avec les habitants. Chacun d’entre nous habite Romainville voit les besoins, les connaît, chacun aime sa ville et ne veut pas la voir devenir un 21eme arrondissement de Paris … un mélange entre rêves pour les romainvillois et principe de réalité.

Vos espoirs pour le 9 mars ?

Serge B : C’est la première fois qu’une liste soutenue par le Modem est présente seule, c’est déjà une première victoire. Ce qui compte plus que tout c’est déjà de prouver qu’une autre façon de faire de la politique est possible.

Et après le 9 mars, il y aura le 10. Rome ne s’est pas fait en un jour.



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